Des qualités esthétiques et pratiques
Considérée par Erasme comme la plus belle écriture du monde, l'italique a été créée au début du 16e siècle par l'imprimeur italien Aldo Manuzio (Alde Manuce), également père du livre de poche.
L'inclinaison et l'assise irrégulières des lettres en italique rappellent l'acte d'écrire. Outre ses qualités esthétiques, l'écriture italique a été inventée pour des raisons pratiques. Contrairement au romain qui est un caractère droit, l'italique est légèrement incliné et plus étroit.
Son avantage est de prendre moins de place en largeur et donc de pouvoir mettre plus de mots sur une même ligne. Cette possibilité de mieux exploiter l'espace de la page a fait le succès de l'italique.
Une qualité particulièrement pratique pour la poésie car il n'est ainsi plus nécessaire de couper les vers. Pour cette même raison, l'italique est également apprécié dans les documents de chancellerie.
L'ancêtre du livre de poche
Aldo Manuzio utilisa l'italique pour lancer une collection d'ouvrages en petit format, ancêtre de notre livre de poche. Bon marché et facilement transportables, ces livres étaient destinés aux lettrés peu fortunés et aux étudiants. Le premier volume de cette collection entièrement composé avec ce caractère, un recueil de l'œuvre du poète Virgile, fut imprimé en 1501.
D'abord appelé cursive, le caractère italique est ensuite devenu lettres aldines (en référence au nom de son créateur) et lettres vénitiennes avant de prendre le nom d'italique (en référence à l'Italie).
L'italique se répand rapidement en Europe, notamment sous l'impulsion des imprimeurs français. Assez rapidement, il prend la fonction qui est restée la sienne aujourd'hui : apporter une distinction typographique pour mettre en lumière une partie d'un texte, un titre, une citation ou un paragraphe.
Seuls certains ouvrages spécifiques comme les recueils de poésie continuent à être imprimés en Italique.