André Durand nous montre ses papiers.
Vous avez renoué avec les traditions de vos ancêtres en lançant une fabrication de papier à base de chiffons, la seule de ce type en France. Mais je crois que vous avez d'autres spécialités…
André Durand, papetier au Moulin à papier de Brousse - Une de nos spécialités, au-delà du papier chiffon, c'est le papier à base de matières organiques comme le crottin de cheval ou d'éléphant, qui contiennent beaucoup de cellulose. En 1841, la France fabriquait du papier de crottin de cheval, avant d'utiliser le bois.
De quoi se compose votre clientèle ?
AD - Pour l'essentiel, nous fournissons des artistes, lithographes, graveurs, des calligraphes japonais ou chinois…mais aussi des spécialistes des arts graphiques, et surtout des imprimeurs qui utilisent la typographie, ce qui devient aujourd'hui exceptionnel. Mais il y a encore des professionnels qui l'utilisent, à Narbonne par exemple.
Ceci étant dit, notre papier est adapté à l'impression numérique et au jet d'encre. L'offset en revanche n'est pas envisageable pour ce type de support.
Nous avons environ vingt mille clients chaque année qui passent au moulin et achètent des supports papier pour l'impression de faire-part, papiers de correspondance…
De petites maisons d'édition qui font de la création nous achètent aussi notre papier, je pense aux éditions Jacques Brémond à Rémoulins (30) : ils impriment les couvertures en typo, et le livre entier est fait de papier main.
Nos papiers blancs sont légèrement écrus, et nous avons beaucoup de papiers couleurs, qui intéressent les aquarellistes et les pastellistes, et qui sont de la couleur de vêtements que nous recyclons. C'est pourquoi nous ne disposons pas de nuancier.
Quels sont les formats de vos papiers ?
AD - Le plus grand est unique en Europe ! nous le fabriquons à l'extérieur, en utilisant une cuve démontable…
Nous obtenons ainsi des feuilles géantes de 3,40 x 2,20 mètres, qui sont présentées au public l'été, lors des animations organisées à Carcassonne.