Le marché des prix littéraires est on ne peut plus restreint en France, dans le domaine de... l'imprimerie !
Car si toute imprimerie peut réaliser peu ou prou un livre noir, en en sous-traitant, par exemple, une partie, notamment dans le domaine de la finition, les contraintes liées au concept même de prix littéraire sont très particulières.
Outre la capacité de pouvoir proposer un prix attractif aux éditeurs, ce qui implique de maîtriser en interne l'ensemble de la chaîne de fabrication du livre, imprimer un prix littéraire exige d'être à même, sitôt le prix attribué, et en quelques heures à peine, d'en produire des dizaines de milliers de réassort pour livraison au circuit de distribution.
Cette capacité, 3 imprimeries hexagonales la maîtrisent parfaitement : le groupe CPI bien sûr, leader européen du livre noir et seul imprimeur à disposer de presses Cameron (en photo ci-dessous), l'imprimerie Floch et l'imprimerie Roto Normandie (Groupe Maury).
Pour le Goncourt 2013 par exemple, CPI avait ainsi 50% de chances de rafler le marché, car deux des ouvrages en lice lui avaient été confiés, Au revoir là haut de Pierre Lemaître, déjà tiré à 114 000 exemplaires, Goncourt 2013, et L'invention de nos vies, de Karine Tuil. L'imprimerie Floch participait quant à elle au Goncourt au travers de Arden de Frédéric Verger, tandis que Roto Normandie concourrait avec avec Nue, de Jean-Philippe Toussaint.