Samedi 10 mai, le New York Times affirme que Hachette Book Group est victime de pratiques douteuses de la part du leader de l'e-commerce : Amazon fait pression sur l'éditeur en retardant de plusieurs semaines, les commandes des livres et il est désormais impossible de les pré-commander.
D'après Le Figaro, la discorde se situe sur les marges des livres numériques.que l'éditeur refuse de baisser.
A travers un communiqué, Amazon sort enfin de son silence. Il confirme ainsi l'existence d'un problème avec Hachette et déplore avoir "été incapables de parvenir à un accord".
Cependant il laisse entendre qu'il ne lâchera rien : "Même si nous gardons espoir et travaillons d'arrache-pied pour arriver à une solution aussi vite que possible, nous ne sommes pas optimistes quant à la possibilité de résoudre le conflit rapidement".
De plus, la société explique que les délais de livraison "dépendent du temps que Hachette prend pour honorer les commandes" qui lui sont transmises.
Et Amazon continue : "Les fournisseurs décident des termes selon lesquels ils veulent vendre à un distributeur. Réciproquement, un distributeur a le droit de déterminer si les conditions de l'offre sont acceptables et de stocker les produits conformément à cet accord."
Et tous ces efforts de négociations sont pour le bien du client : "Lorsque nous négocions avec les fournisseurs, nous le faisons au nom des clients. Négocier un accord acceptable est une pratique commerciale qui est essentielle pour maintenir un service de qualité élevé pour les clients à moyen et long termes."
Toutefois, Amazon relative les problèmes sur son site et encourage à acheter ailleurs : "Si vous commandez 1000 produits chez Amazon, 989 ne seront pas affectés. Si vous avez besoin d'un des titres concernés rapidement, nous nous déplorons la gêne occasionnée et vous encourageons à acheter une version neuve ou une d'occasion chez l'un de nos revendeurs ou l'un de nos concurrents."
Et en preuve de bonne foi, la société américaine déclare : "Nous prenons aussi au sérieux les effets que peut avoir (aussi rares soient-elles) une telle interruption sur les auteurs. Nous avons proposé à Hachette de contribuer à 50 % à un fonds pour les auteurs - à répartir par Hachette - afin de minimiser l'impact sur leurs revenus, si Hachette finance les 50 % restants. Nous avons déjà fait cela avec l'éditeur Macmillan il y a quelques années. Nous espérons que Hachette nous prendra au mot."
En 2010, Macmillan avait refusé de passer les e-book Kindle à 9,99 dollars. Amazon avait alors retiré les boutons "acheter" des titres édités par Macmillan sur son site.