Pour Pascal Leurquin, le PDG, ces licenciements sont des mesures indispensables dans le contexte du marché actuel. "Vu la baisse des volumes en impression et la baisse de la demande, on adapte notre structure à cette évolution de la baisse et de la concurrence accrue."
Une baisse des volumes due à la concurrence d'internet. Les volumes de catalogues et d'annuaires téléphoniques ont énormément baissé ces dernières années. "De plus en plus de gens font leur catalogues sur internet, ils impriment de moins en moins." Et ces deux produits représentent une grande part de l'activité de Casterman Printing.
"Les entreprises qui ne s'adapteront pas, périront. Nous, on essaie d'être réactif. Ça fait toujours mal de s'adapter, mais on se donne une chance de continuer. Si on n'avait pas réduit notre effectif, on n'avait aucun chance de continuer."
Pour remettre l'entreprise sur les rails, la prochaine étape est de réorienter les activités de l'imprimerie : "On va se recentrer, avec moins de moyens humains, sur les paginations et sur les jobs sur lesquels on est les plus rentables dans les prix du marché actuel. On va plutôt rester sur les grosses paginations qui maximisent les machines. Sur les petites paginations, la concurrence étant très féroce, on ralentit clairement la prise de commande."
Le parc machine comptait quatre rotatives offset manroland, deux 48 pages, une 96 et une 72 pages. La réduction des productions conduit à arrêter l'une des deux manroland 48 pages. L'autre sera utilisée en backup et spécialisée en papier grosse épaisseur et en plis delta.
Et le numérique dans tout ça ? Pour Pascal Leurquin, la question n'est pas à l'ordre du jour et ne le sera pas : la force de Casterman Printing ne se trouve pas là.
Et lorsqu'on lui demande s'il a identifié des erreurs dans la stratégie passée des imprimeries, sa réponse est somme toute assez lucide : "A mon avis, ce que peu de gens ont anticipé, c'est une baisse si rapide du papier. Personne n'a imaginé, il y a 10/15 ans, que les volumes imprimé allaient se réduire si rapidement. Personne n'a imaginé que ça irait aussi vite."
Quant à l'avenir du marché de l'impression, Pascal Leurquin estime que le papier aura toujours sa place. "Mais il faudra être très très performant dans ce qu'on fait, et se spécialiser sur de choses bien précises, sur des paginations bien précises, ou des types d'impression bien précise. Pour nous c'est offset rotative sur des paginations très spécifiques qui sont adaptées aux marchés que l'on garde."