Le magazine Que Choisir, en guerre depuis des années contre les prospectus publicitaires, a publié, dans son numéro de juillet-août 2014, un article titré "La coupe est pleine" sur les imprimés publicitaires. Dans le même temps, l'association de consommateurs Que choisir a édité un communiqué intitulé "La grande distribution en fait plus que jamais des tonnes".
A travers une lettre ouverte adressée à l'auteur de l'article, Laurent de Gaulle, président de l'association Culture Papier, réagit à ce texte "à charge", qui soutient l'idée que les imprimés publicitaires "ne seraient porteurs que d'impacts négatifs".
Parlant de résultats "catastrophiques" et "sans appel", UFC-Que choisir révèle les résultats de son enquête sur les prospectus non adressés et se dit "inquiète de l'aggravation continue de la pollution publicitaire liée aux prospectus non adressés".
Environ 700 bénévoles ont comptabilisé durant un mois, le nombre de prospectus reçus dans leur boite. D'après cette enquête, le poids moyen sur un mois est 2,7 Kg soit "une augmentation colossale" de 35 % en 10 ans, date du lancement du Plan national sur la prévention des déchets, à l'origine de la campagne "Stop pub".
UFC-Que Choisir estime aussi que les imprimés non adressés sont "une gabegie économique", les annonceurs français dépensant 2,9 milliards d'euros par an, des montants "qui se répercutent évidemment dans les prix de vente".
Le traitement des déchets papiers est également mis en cause : les annonceurs "en principe responsables du traitement de leurs publicités" laissent les contribuables payés 231 millions d'euros par an pour le traitement des déchets papier.
Et d'un point de vue écologique, c'est aussi une "gabegie environnementale" avec "seulement 49 % du papier recyclé en France (contre 75 % en Allemagne)".
Que Choisir souligne tout de même l'efficacité de l'autocollant stop pub. Les bénévoles ont noté une diminution de 83 % du nombre de prospectus reçus. Mais l'association déplore que son utilisation ne soit pas généralisée.
L'association de consommateur demande un audit du ministère de l'Environnement sur le financement du recyclage du papier, que l'association estime "aujourd'hui bien peu transparent", et particulièrement sur "la part réellement payée par les émetteurs de papier". Elle demande aussi la mise en place d'une pénalité financière pour les enseignes ne respectant pas le stop pub.
Devant un tel réquisitoire, Culture Papier se devait de réagir et a adressé au magazine Que Choisir, "quelques arguments permettant une vision plus équilibrée sur ce sujet important".