Dans un communiqué adressé à la presse, l'actionnaire, l'établissement Cartonnages Gaultier dirigé par Laurent De Prat et l'ancienne direction de l'imprimerie de Montligeon, réagissent face aux critiques des élus locaux aprés la mise en liquidation judicaire de l'imprimerie et sa fermeture définitive survenue hier :
"Le tribunal de Commerce a prononcé le 3 juillet la liquidation judiciaire de l'IM.
Cette décision qui semblait depuis ces derniers jours inéluctable après le retrait des candidats à la reprise, a été annoncée par certains dès lundi déclenchant ainsi au sein d'une partie du personnel amertume et colère.
Cette réaction peut se comprendre mais elle ne doit pas être alimentée par la désinformation.
Aussi, nous entendons rappeler les faits suivants :
- La reprise en 2010 à la demande du diocèse de Sées, propriétaire à l'époque de l'imprimerie, avait pour seul but de trouver le moyen de sauver cette belle entreprise, son savoir-faire, avec l'ensemble des femmes et des hommes qui ont participé depuis des décennies à son développement, et non comme on voudrait le faire croire, pour "faire un coup" : cette reprise s'est faite moyennant la prise en charge du passif.
En prenant ce passif antérieur, le nouvel actionnaire respectait la parole donnée au diocèse et permettait d'éviter un dépôt de bilan et de conserver l'ensemble du personnel.
- L'acquisition de nouveaux matériels et l'installation dans de nouveaux locaux, décidées par les anciens dirigeants, ont amené l'Imprimerie à faire face à des charges d'exploitation trop importantes représentées notamment par les loyers des bâtiments et des machines en crédit-bail pour des montants déraisonnables d'environ 1 700 000 € par an.
A la fin de l'exercice 2010, le passif s'élevait à environ 10 000 000 € et les engagements à échoir résultant des leasing à 7 400 000 € soit un total de 17 400 000 €.
Malgré cela nous avons réussi, après une restructuration (regroupement des trois sites sur Saint Hilaire, réorganisation des services) et sans licencier, à remettre l'Imprimerie sur les rails, mais le niveau du passif a exigé une aide financière supplémentaire apportée sous forme d'un prêt bancaire que l'actionnaire principal a personnellement garanti.
Il s'agit de la seule aide que l'Imprimerie de Montligeon a reçue malgré les appels faits notamment auprès de la Région qui avait, après étude de notre dossier, promis environ 1,2 millions d'euros.
- Deux années de suite, un résultat positif, certes minime, a été dégagé, mais, sous les effets de la crise et d'une concurrence accrue dans un secteur où les prix sont cassés jusqu'à 25 %, il nous était impossible d'envisager un redressement sans une intervention auprès de nos créanciers.
- Pour cela, sur les conseils de la Préfecture, nous nous sommes adressés au président du tribunal de Commerce qui, le 11 janvier 2013, a désigné un mandataire ad hoc pour rechercher un accord avec nos créanciers. Ce mandat n'a pu aboutir et n'ayant pas assez de développement de chiffre d'affaires, nous avons été conduits à demander au Tribunal de nous placer sous le régime du redressement judiciaire en novembre 2013.
Dans un récent communiqué, les autorités locales ont rappelé que de 2010 à 2013, le chiffre d'affaires avait chuté de 58,4 %.
Le passif déclaré est de 14 851 000 €, passif à échoir compris.
Les collectivités locales dont certaines étaient créancières et les représentants des administrations de l'État ne pouvaient ignorer cette situation ni son origine.
Le Commissaire au redressement productif avait été quant à lui saisi du dossier dès le mois d'octobre 2013.
- Après avoir envisagé d'élaborer un plan de redressement sur plusieurs années, la chute persistante de chiffre d'affaires a conduit à l'abandon de ce projet et dans la mesure où l'exploitation continuait à être déficitaire, le tribunal a, le 5 mai 2014, décidé de maintenir la période d'observation en vue de la cession de l'entreprise et de confier sa direction à l'administrateur judiciaire, Maître Piollet.
Ce dernier a mis en place un processus de recherches de repreneurs dont on connaît aujourd'hui l'échec sans que celui-ci puisse être imputé à la direction qui venait d'être écartée."