Acculith Repro est une entreprise familiale basée à Barnet, au nord de Londres. Elle est équipée à la fois en impression offset et numérique et cherche à pénétrer le marché de la rotative. Après une année difficile en 2011, les affaires ont repris. Elle a installé une presse Ricoh Pro C651 en 2012 puis une presse Ricoh C901.
L'entreprise a également saisi le marché de la sublimation thermique, et a dorénavant la possibilité d'imprimer sur une vaste gamme de différents objets et matériaux. À partir de là, les affaires de l'imprimerie ont pris un tournant inattendu.
Gaby Purton, qui gère l'imprimerie, s'explique : « Nous sommes allés l'année dernière sur le salon de la Fespa. Personne ne nous avait demandé de faire de la sublimation thermique, mais j'ai énormément utilisé les médias sociaux pour annoncer ce que nous faisions. Nous avons développé le marché depuis. Il ne s'agissait pas d'une énorme dépense, et ça valait vraiment le coup. Vous devez être proactif. Nous recevons beaucoup de travaux à haute valeur ajoutée via les médias sociaux, des travaux à £ 2000, £ 3000. Si vous vous asseyez et attendez que cela se produise, cela ira ailleurs ».
« Nous avons examiné nos dépenses et avons pris la décision d'augmenter nos capacités en finition. La sublimation thermique signifie que nous pouvons faire des travaux totalement différents : des badges, des étuis iPad, des t-shirts, des choses que nous aurions externalisées. Cette prestation est commercialisée sur les médias sociaux et nous surprenons de nombreux de nos clients actuels. Comment pouvez-vous vendre, si vos clients ne savent pas ce que vous faites ? Vous devez les informer. »
Ce témoignage a été d'un intérêt considérable pour tous ceux qui étaient présents à la table ronde « Les stratégies de succès – Où allons-nous? » qui s'est tenue en juin dernier au Savoy Hotel de Londres. Bien entendu, tout le monde n'entend pas appliquer les mêmes méthodes. Adam Brown de Hollinger Press situé à Norfolk voit différentes priorités avant de s'engager vers une telle diversification.
Il précise : « Nous pouvons accroître l'efficacité de nos processus de production - il y a tellement de domaines sur lesquels nous pouvons encore nous améliorer. À un moment donné, nous chercherons à nous diversifier, mais pour le moment il s'agit pour nous d'être plus rentable en faisons mieux ce que nous faisons déjà. Nous pouvons encore faire de l'argent sur nos tirages d'impression. »
Robert Grundy de Passion Print situé dans la partie ouest de Londres présente à son tour son expérience. Il confie « Nous sommes bons dans ce que nous faisons. Notre base de clients est située à moins d'un ou deux kilomètres carrés de notre porte. Comme Starbucks qui vend du café (et fait beaucoup d'argent), il s'agit pour nous d'offrir un même type de service aussi rapide dans l'exécution. Nous imprimons les travaux qui nous sont remis à 10h du matin, et les livrons chez nos clients vers 4h de l'après-midi. Ils adorent et paient une prime pour cela. Nous sommes bons dans ce que nous faisons. »
Que pouvons-nous faire de ces différents points de vue ? À la question « Les imprimeurs doivent-ils se diversifier pour survivre ? », il y a trop de situations différentes pour qu'il y ait une et seule réponse.
Rapport coût/revenu
Après avoir écouté les différents points de vue autour de la table, Tony Matthews de London City Print fait observer que « tout le monde parle de nouveaux revenus, mais peu des coûts de fabrication ».
« Le prix de clic a massivement augmenté alors que le prix de vente a chuté. Les prix du papier ont été multipliés par dix depuis que je suis dans le métier, alors que le prix de vente a été divisé par quatre, » fait-il remarquer. « Nous travaillons tous comme indépendants ou franchisés et cela ne fonctionne pas. Il n'y a aucune résistance lorsque les papetiers imposent leurs prix. Nous devons tous lutter pour nos propres entreprises. Il n'y a pas de groupe de travail pour réfléchir à acheter l'électricité ensemble par exemple. »
Le commentaire de Tony Matthews donne lieu à d'autres remarques, notamment sur la question des partenariats. Roger Severn d'Aquatinte BSC précise « qu'il y a davantage de collaboration entre les imprimeurs aujourd'hui qu'hier. Il y a également à présent beaucoup plus d'ouverture. La BPIF est assez douée pour rassembler les professionnels de la profession. Nous sous-traitons chez St Ives et en échange ils nous ont intégrés dans leur groupe d'acheteurs. Les prix ont baissé de 15 %. »
Il peut y avoir des avantages à se regrouper notamment pour négocier de meilleurs tarifs. « Nous pourrions trouver des économies dans tout ce que nous achetons, le problème est de trouver le temps. Un certain nombre d'entre nous sommes dans la même région, pourquoi pas ? À commencer par le coût du clic ! » fait remarquer Nick Murray de Wellington en faisant un clin vers les hôtes de Ricoh.
La réduction des coûts est certainement quelque chose qui devrait être à l'esprit de chaque imprimeur, à en juger le commentaire de Rhys Morgan : « J'ai parlé à des acheteurs de l'industrie automobile, qui m'ont dit qu'une réduction de 5% des coûts équivalait à une augmentation de 25% des ventes. Qu'est-ce qui est plus facile pour nous à réaliser : vendre plus ou obtenir ces 5 % ? »
Recherche de financement
La conversation s'est déplacée sur la question des financements. À la question sur la difficulté à trouver des fonds, Gaby Purton répond : « Il a été extrêmement facile pour nous de financer la nouvelle Ricoh, mais les banques sont encore très réticentes à accorder des prêts aux PME, ce qui est une véritable honte. »
Takeaways - Idées à emporter
Le temps imparti à la table ronde approchant, le groupe d'experts a été invité à partager ses réflexions sur ce qu'il pourrait conserver des différentes discussions. Plusieurs se sont dits inspirés par l'investissement de Gaby Purton dans les médias sociaux et les résultats qu'il obtenait. D'autres ont été intrigués par le potentiel de l'industrie à modifier son image - de s'éloigner de la simple activité d'imprimer et ainsi d'être perçue de manière plus positive par des clients en dehors du secteur. D'autres regardent l'avenir vers le « web-to-print » et envisagent de se diversifier.
Mais, la plupart des professionnels ont particulièrement apprécié l'occasion qui leur était offerte de parler ouvertement et de partager leurs expériences. « Cela a été très précieux d'écouter d'autres professionnels ; dit Adam Brown de Hollinger Press, l'ouverture d'esprit de chacun a été incroyable. Il y a beaucoup de matières à réflexion, y compris dans l'impression qui ne se limite plus à déposer de l'encre sur du papier. »
Andrew Cumming de Disc to Print UK se dit ravi de voir qu'il y a une envie de collaboration parmi les entreprises du secteur, ce qui n'a pas toujours été le cas.
Stratégies de réussite - où allons-nous ?
Lee Deeks et Robert Grundy (Passion Print) - un service d'impression numérique dans Londres même ; a récemment installé deux nouvelles presses Ricoh.
Commentaire : « Nous recherchons en deux nouvelles presses grand format. Les clients veulent du A4 paysage, A3 paysage, plutôt que du portrait. »
Tony Matthews (London City Print) - Petite imprimerie offset et numérique.
Commentaire : « le business a été bon. Je n'ai jamais eu peur de gérer une entreprise en période de récession. Les gens qui gèreront mal leur entreprise vont souffrir.'
Roger Severn (aquatinte BSC) – Imprimeur offset et numérique.
Commentaire : « Nous avons besoin de nous diversifier. Nous cherchons à sortir de l'offset, car il y a beaucoup d'imprimeurs qui ont faim et qui vendent beaucoup moins chers que nous.'
Ivor Jacobs et Spencer Slee (Ivor Solutions) - a commencé comme entreprise de logiciels, et a investi dans l'impression numérique, mais aussi dans l'impression offset.
Commentaire : « Nous avons grandi de 15% chaque année depuis les cinq ou six dernières années. Nous espérons continuer à profiter des opportunités qu'offre le marché. »
Nick Murray (Wellington Press) – Des presses offset et numériques, HP Indigo et Ricoh, et un nouveau site web to print.
Commentaire : « Nous avons investi beaucoup dans le web to print. Ce qui est intéressant, ce sont les albums photo. Les campagnes papier et les campagnes e-mails vont de pair. C'est sur quoi nous travaillons à l'heure actuelle."
Adam Brown (Hollinger Press) – Imprimeur offset et numérique installé à Norfolk.
Commentaire : « Nous avons installé notre première presse offset couleur au format B3 et son CTP, il y a trois ans. Depuis deux ans, nous commençons à voir les bénéfices. Nous avons aussi investi dans une Xerox Docucolor. »
Andrew Cumming (Disc to print UK) – Imprimeur offset et numérique dans le nord-ouest de Londres.
Commentaire : « Nous essayons de ne pas rentrer en compétition avec les prix offset, en apportant de la valeur ajoutée dès la conception ou par l'utilisation et l'impression de matériaux inhabituels. L'impression sur plastique semble être en vogue actuellement. »
Gaby Purton (Acculith) - entreprise familiale offset et numérique.
Commentaire : « Nous nous sommes rendu compte que nous sous-traitions énormément d'opérations de finition, nous avons donc investi dans plusieurs machines de finition. »
Crédit photo: Digital Printer - July 2014