Le 30 septembre marquera la fin de l'histoire de l'imprimerie Hérissey. La veille de l'annonce du tribunal de commerce, le directeur, Matthieu Jolibois, présageant de la fermeture définitive de l'imprimerie Hérissey, a adressé à Guy Lefrand, le nouveau maire d'Évreux, un courrier. Dans cette lettre, il dénonce l'absence totale de réaction et de soutien de l'équipe qui entoure le maire.
Il nous explique : ″J'ai écrit cette lettre parce que je trouvais surprenant, pour ne pas dire inadmissible, l'absence de la présence de la municipalité, auprès de cette entreprise qui travaille que le bassin d'Évreux depuis 183 ans ! Une entreprise qui est restée, malgré toutes ses difficultés, un acteur local, un acteur social ! (...) C'est pourquoi l'absence de réaction depuis le 1er juillet et l'absence sur le site me marquent profondément.″
Dans sa lettre, il détaille : ″Nous travaillons avec des partenaires et prestataires d'Évreux pour le transport, l'entretien des locaux, ou bien encore l'achat des pièces détachées (...) Nous avons accueilli une Matinale de l'économie, différentes écoles, des personnes en réinsertion, le club de Palmes académiques de l'Eure ainsi que deux journées techniques de l'office du tourisme.″
″Vous comprendrez donc mon étonnement et ma déception face à l'absence de réaction et de soutien durant cette période difficile, et je ne peux que déplorer ce désintéressement.″
S'il note avoir pu compter sur le soutien du maire et la préfecture de l'Eure, Matthieu Jolibois écrit : ″Je vous rappelle qu'il nous a fallu attendre deux mois et relancer à plusieurs reprises pour obtenir un rendez-vous. Durant cet entretien vous seul avez semblé préoccupé par notre situation, votre directeur de cabinet et la personne en charge de l'attractivité du territoire étant d'avantage concentrés sur leurs smartphones que sur nos propos.″
Il regrette aussi amèrement que ses demandes auprès de cette nouvelle équipe municipale concernant le dégrèvement partiel de la taxe foncière, aient été refusées, voire tout à fait ignorées. Un dégrèvement réclamé compte tenu de la superficie des locaux, 18 000 m², devenus surdimensionnés. ″Bien trop grand, trop coûteux à chauffer, éclairer, protéger, entretenir, assurer et mettre aux normes.″ Une aide qui aurait permis de les ″soutenir dans le maintien de l'activité et des emplois sur le bassin″.
Un désintéressement en complet décalage avec l'attitude de son équipe, 71 "professionnels″ qui bien qu'″inquiets pour leur avenir", ″restent mobilisés″, ″ces hommes et ces femmes qui gardent la tête haute et assurent avec dignité la réalisation des derniers ouvrages qui nous sont confiés″.
Il conclut : ″Nos rotatives s'arrêteront-elles dans l'indifférence ?″