La France pourrait tenir une place centrale dans la production des billets européens. La Banque de France espère en effet une concentration de la fabrication des billets de banque, dont la France serait l'élément central.
L'Europe a une production fiduciaire très éclatée : l'Eurosystème fonctionne avec 14 imprimeries et 9 papeteries. En comparaison la zone dollar nécessite une papeterie et deux imprimeries. 60 % des billets sont imprimés en direct par les banques centrales et les 40 % restants sont produits par des banques qui n'ont pas d'imprimeries.
Et la Banque de France est la seule à posséder sa propre usine à papier, les autres achetant le papier fiduciaire à des fournisseurs privés.
Selon Erick Lacourrège le directeur de la fabrication des billets de la Banque de France, la concentration de la fabrication permettrait une production plus performante et plus économique.
″Nous voulons un partenariat capitalistique pour créer une filiale commune de plusieurs banques centrales. Nous sommes en discussion avec cinq d'entre elles dont celle d'Italie et nous espérons aboutir d'ici la fin de l'année″, précise-t-il aux Échos.
Et la Banque de France a des arguments solides pour faire pencher la balance de son côté.
La papeterie de la Banque de France, basée à Vic-le-Comte dans le Puy-de-Dôme et l'imprimerie de Chamalières à quelques kilomètres, ont produit à elles seules 25 % du volume global des nouveaux billets de 10 euros. Depuis 2002, la France a émis 38 % des billets de 5 euros des 18 pays de l'Eurosystème. Et elle devrait livrer 44 % des nouveaux billets de 20 euros.
Ce projet de consortium est aussi indispensable pour la papeterie auvergnate. L'outil industriel du site de Vic-le-Comte, qui emploie 250 salariés, a besoin d'être modernisé et l'investissement nécessaire atteint les 70 millions d'euros.
Le 5 décembre prochain, Erick Lacourrège présentera le projet de développement industriel du site de Vic-le-Comte, a rapporté La Montagne.