Le 7 octobre prochain, 1 000 chefs d'entreprise laisseront leur scierie le temps d'une journée pour manifester place Edouard Herriot, devant l'Assemblée Nationale.
Représentés par l'une des principales organisations des entreprises de la filière, la Fédération nationale du bois (FNB), les industriels veulent faire réagir le gouvernement face à l'exportation massive de grumes (bois brut) à destination de l'Asie.
Selon la fédération, la situation est alarmante. Depuis déjà plusieurs années, des millions de mètres cubes de grumes partent en Asie, principalement en Chine, sans aucune régulation.
En 2013, 1 million de mètres cubes de grumes financées pour partie par le Fonds Forestier National auraient été expédiés en Chine, ″dans des conditions sanitaires déplorables″, pour une perte de valeur ajoutée pour l'industrie française estimée à 800 millions d'euros.
Les scieurs ont de plus en plus de difficulté à trouver de la matière première pour approvisionner leur outil de travail. "Ce qui est un comble dans un pays qui dispose de la plus grande réserve forestière en Europe", déplore Laurent Denormandie, président de la FNB.
Sans compter les conséquences sociales. "Si le gouvernement ne fait rien, ce sont 450 000 emplois qui sont directement et indirectement menacés" estime Laurent Denormandie.
Les industriels du bois demandent donc au gouvernement la mise en place de mesures de sauvegardes. Ils préconisent pour cela l'instauration de mesures sanitaires et d'une politique de quotas permettant de réguler le marché.
"De nombreux pays, comme les Etats-Unis, pratiquent une politique de quotas pour la sauvegarde de leur industrie nationale. Pourquoi pas la France ?" s'interrogent les scieurs.
La FNB annonce d'ores et déjà que, si aucune mesure n'est prise rapidement, d'autres journées d'actions auront lieu. Elle menace aussi de ne pas apposer sa signature au contrat de filière forêt-bois, filière reconnue par le gouvernement comme étant stratégique pour une nouvelle France industrielle.
11 % de la filière bois travaille à destination du secteur papetier qui compte entre 30 000 et 40 000 emplois sur les 400 000 emplois de la filière.
(Crédit photo : Images&Associés)