Le groupe canadien Postmedia va racheter 175 journaux et publications détenus par son concurrent le groupe québécois de télécommunications et de médias, Québecor. Ce rachat concerne les journaux de langue anglaise au Canada, et touche 2 400 employés.
Cette transaction permettra à Postmedia de contrôler presque tous les grands titres du Canada anglais. 45 quotidiens appartiendront ainsi à Postmedia, soit tous, à l'exception de trois titres qui resteront sous le contrôle de Québecor (Globe and Mail, Toronto Star et Winnipeg Free Press).
L'accord comprend les tabloïds du groupe Sun, soit Ottawa Sun, Toronto Sun, Winnipeg Sun, Edmonton Sun, Calgary Sun, ainsi que The London Free Press, les quotidiens 24 Hours de Toronto et de Vancouver, et des journaux communautaires, des guides d'achats et des publications spécialisées détenus par la filiale Sun Media de Québecor.
Postmedia possède déjà dix quotidiens comme le National Post, l'Ottawa Citizen, le Calgary Herald, l'Edmonton Journal ou The Gazette de Montréal.
La transaction comprend également le portail Canoe au Canada anglais, une partie de l'équipe des ventes nationales basée à Toronto ainsi que l'imprimerie d'Islington en Ontario, a indiqué Québecor dans un communiqué.
Le montant de la transaction s'élève à 316 millions de dollars (225 millions d'euros), réduit de 10 millions (7 millions d'euros) à la clôture pour tenir compte d'immeubles devant être cédés à Postmedia.
Pierre Dion, PDG de Québecor et Québecor Média, explique sa décision : ″Les consommateurs ont dorénavant à leur disposition de nombreux moyens pour s'informer, de sorte que le secteur de la presse écrite a fait face à une concurrence accrue issue de l'apparition des médias numériques et des nouvelles plates-formes technologiques.″
Les recettes des journaux du groupe ont diminué au fil des ans, et la presse écrite canadienne ″se doit absolument d'être consolidée pour assurer sa viabilité et être en mesure de concurrencer les médias numériques.″
Cette acquisition doit permettre de créer ″collectivement une plate-forme médiatique canadienne très bien positionnée pour concurrencer les offres numériques provenant de l'étranger et offrir un plus grand éventail de choix à nos lecteurs″, a déclaré Paul Godfrey, PDG de Postmedia.
Il ajoute vouloir conserver les quotidiens populaires de Sun Media ainsi que leurs plates-formes numériques.
Postmedia vise des économies d'échelle de 6 à 10 millions de dollars par année d'ici deux ans.
Cette transaction est encore sujette à l'approbation du Bureau de la concurrence. Ce bureau a indiqué lundi que "bien que la concentration de la propriété des médias puisse donner lieu à d'autres préoccupations relativement à l'intérêt public", sa mission consiste à "examiner les fusions exclusivement pour déterminer si elles auront vraisemblablement pour effet d'empêcher ou de diminuer sensiblement la concurrence"...