La presse nautique en eau trouble

Les titres de la presse destinée aux passionnés de la mer n'échappent pas aux turbulences que connait la presse en général. Voiles & Voiliers, le leader du secteur annonce même une importante restructuration.

La presse magazine connait un trou d'air, ce n'est pas nouveau, en affichant une baisse de 7 % de sa diffusion payée en France entre 2010 à 2013. Parmi la quinzaine de titres disponibles en kiosque, seuls trois titres sont encore à l'organisme de référence dans le dénombrement des médias imprimés et numériques (OJD).

Le mensuel Bateaux - l'historique – créé en 1958 par Pierre Lavat est vendu à 12 383 exemplaires par mois. En 2010, le nombre d'exemplaires en diffusion payée en France s'élevait encore à 21 123 exemplaires. Cela représente une chute de plus de 40 %, en à peine trois ans.

À sa décharge, le titre est passé dans les mains de Robert Hersant, du groupe britannique Emap, de Mondadori l'Italien, de Allemand Motor Presse, avant de revenir en France en 2012.

Le magazine Chasse-Marée affiche une diffusion payée en 2013 de 12 190 exemplaires contre, 13 126 en 2011. Soit une baisse de 7 %.

Le positionnement haut de gamme ainsi qu'une nouvelle maquette ont permis à la rédaction de Douarnenez de stabiliser les ventes.

Le leader du secteur, le mensuel Voiles & Voiliers, un titre du groupe Sipa-Ouest France, connait, quant à lui, une baisse de 13 %, avec 43 707 magazines vendus en France contre 50 070 en 2010. Ce volume de tirage lui permet, sans doute, de peser à 50 % sur un marché estimé à 100 000 exemplaires payés en France par mois.

Aujourd'hui, le groupe Sipa-Ouest France affiche un compte de résultat dans le rouge. Un chiffre d'affaires qui se réduit de 13 % entre 2013 et 2011 pour s'établir à 5,4 millions d'euros en 2013 (6,2 millions d'euros en 2011) et surtout, un résultat net qui plonge d'année en année : -932k€ en 2013, -532k€ en 2012 et -253k€ en 2011.

Le groupe, comme toute la presse, a dû lutter contre la disparition du marché lucratif des petites annonces, de la diminution du marché publicitaire et de la concurrence d'internet.

Aujourd'hui, face à ces difficultés, le groupe Sipa-Ouest France vient d'annoncer un plan de licenciement et de restructuration. 15 personnes sur les 29 salariés quitteront la société à la fin de l'année. Les autres vont devoir quitter la capitale pour s'installer à Rennes... Là-bas, la direction souhaite constituer un ″pôle mer″ avec Infomer, une autre filiale du groupe Ouest-France, qui édite entre autres l'hebdo économique destiné aux professionnels de la mer Le Marin.

Infomer, sister-ship de Sipa-Ouest France, réalise 5,45 millions d'euros de chiffre d'affaires avec -812 k€ de perte en 2013, un léger mieux face au -1,34 million d'euros de perte de 2012.

Ce mariage de raison a pour objectif de mutualiser les services pour réaliser des économies. Sans doute une question de survie.

Les titres imprimés n'ont toujours pas trouvé le modèle adapté au monde de la presse actuelle, alors que des petits nouveaux font leur entrée sur le marché avec succès. Des titres en ligne, comme Bateaux.com, ont trouvé une place et un modèle. Une presse spécialisée où le contenu se prête merveilleusement bien aux photos et vidéos.

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