Les imprimeurs du Luxembourg sont inquiets sur le sort que le gouvernement leur réserve.
Dans le "paquet d'avenir" présenté à la mi-octobre, le gouvernement luxembourgeois annonce en effet souhaiter réduire l'utilisation du papier. Au sein de l'administration, le papier, le courrier et les publications imprimées feront progressivement place à une gestion digitale.
Les imprimeries représentées par l'Association des maîtres imprimeurs du Grand-Duché de Luxembourg (Amil), ont exprimé leur crainte voire leur colère dans un communiqué face à ce e-gouvernement.
″Au Luxembourg, le secteur de l'imprimerie est en recul continu depuis le début des années 2000. Le secteur affiche une perte de 442 emplois entre 2000 (1 344 salariés) et 2014 (902 salariés). Par ailleurs, 15 entreprises ont disparu entre 2000 (63 entreprises) et 2014 (48 entreprises).
Le taux de marge moyen des imprimeries au Luxembourg est faible par rapport à d'autres secteurs. Cette faible rentabilité rend les entreprises fragiles et réduit les possibilités de développement. De plus, ce taux de marge diminue de façon continue depuis les dernières années.″
Bien que confrontés à une forte concurrence et à une crise économique, les imprimeurs rappellent qu'ils ont mis en place de nombreuses démarches environnementales (l'ISO 14001, la certification PEFC /FSC, le papier 100% recyclé).
″Pourtant, des campagnes tapageuses portant sur l'impact environnemental de l'imprimé et des informations erronées sur la destruction des forêts pour fabriquer du papier ont fortement impacté l'image du média imprimé. Ce n'est certainement pas la communication papier qui est cause de la déforestation, loin s'en faut.″
Et l'Amil souligne à ceux qui l'auraient oublié, que les technologies informatisées ne sont pas sans impact écologique : ″déchets en tous genres et course effrénée aux terres rares commencent à soulever de graves questions sur l'empreinte environnementale de ces technologies, qui s'avérera à terme, beaucoup plus préjudiciable que l'industrie de la communication papier.″
Les imprimeurs luxembourgeois demandent donc au gouvernement de soutenir les entreprises du secteur au lieu de supprimer les imprimés. ″Dans le cas contraire, le gouvernement risque de nouvelles fermetures d'entreprises et suppressions d'emplois″ conclut l'Amil.