À Grenoble, les publicités disparaîtront des rues dès janvier 2015, une information révélée par Europe 1.
Éric Piolle, candidat écologiste avait promis de réduire l'affichage publicitaire en cas d'élection. Et une fois, élu, en effet, il a décidé de ne pas renouveler pas son contrat d'affichage avec le groupe JCDecaux.
"Actuellement, le contrat qui lie la Ville de Grenoble à la société JCDecaux arrive à échéance au 31 décembre 2014. La municipalité fait le choix de libérer l'espace public grenoblois de la publicité en développant les espaces d'expression publique et ne lance pas de nouvel appel d'offres pour de l'affichage publicitaire", précise la mairie dans son dossier de presse.
En mai, la totalité des 326 panneaux (227 sucettes [120 x 176 cm], 20 colonnes, et 64 grands panneaux [8 m²] et autres supports, soir plus de 2 000 m² de publicité) aura été démontée. Les espaces des abribus ne sont en revanche pas concernés.
La mairie s'inquiète des mutations du marché de la publicité : "Avec la concurrence d'internet, avec les nouveaux modes de vie et les nouvelles habitudes de consommation, les recettes de la publicité traditionnelle s'effondrent et la publicité animée et digitale, qui arrive en masse dans de nombreuses villes, inquiète par son hyper-visibilité, explique la municipalité. Pour continuer à être rentable, elle doit franchir un seuil et s'engager vers les écrans digitaux et, demain, vers la publicité télévisuelle dans la rue (comme à Miami). La Ville de Grenoble, consciente des risques liés à cette évolution du marché, a fait le choix de répondre aux besoins et aux aspirations des habitants.″
Avec le contrat de 2004-2014, la ville a perçu est de 600 000 euros par an. Le nouveau contrat aurait seulement rapporté entre 100 000 à 150 000 euros par an avec écrans digitaux, selon la municipalité.
À la place des panneaux, la municipalité prévoit de planter "une cinquantaine de jeunes arbres avant le printemps".
La réaction de JCDecaux
Dans un communiqué, le groupe d'affichage a déclaré regretter la décision du maire de Grenoble.
Elle estime que cette décision représente un manque à gagner annuel important, confirmant la somme de 2014 annoncée par la ville, ″une redevance de 653 000 euros HT″.
Elle souligne également que son modèle économique permet à la ville d'utiliser la moitié des espaces pour son expression publique, comme l'annonce d'événements culturels, de manifestations sportives ou l'actualité des associations.
"Les autres 50 % sont réservés à la communication des marques, dont plus de 200 annonceurs locaux et régionaux. C'est ainsi toute l'économie locale qui sera pénalisée puisque les commerçants de proximité vont perdre en visibilité.″
Jean-Charles Decaux, codirecteur général de JCDecaux, poursuit : "Beaucoup viennent en France, dont nous avons fait la vitrine de nos innovations, pour s'inspirer des mobiliers et services que nous déployons au bénéfice des collectivités. Dans un contexte de crise des finances locales, notre modèle économique basé sur le financement des services par la publicité est plus pertinent que jamais. Nous croyons d'autant plus dans ses vertus que la seule ville au monde à avoir adopté une loi interdisant la publicité, São Paulo, l'a réintroduite au bout de cinq ans et, à l'issue d'un appel d'offres, a confié à JCDecaux l'un de ses contrats publicitaires, celui de ses horloges digitales."