À l'occasion de l'anniversaire du quotidien Le Monde, qui fête aujourd'hui ses 70 ans, la direction a fait le point sur les projets du groupe.
Financièrement, le groupe, selon Louis Dreyfus, président du directoire, hors imprimerie, affiche un résultat opérationnel à l'équilibre. Et la fermeture de l'imprimerie du Monde, annoncée aux représentants du personnel le 8 juillet, est toujours au programme. Louis Dreyfus n'a cependant pas précisé les conditions de la mise en place des futurs impressions du quotidien.
Le Monde Imprimerie (LMI), située à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne sur l'ancien site industriel sur groupe suédois SKF depuis 1989, emploie 87 personnes.
Ces dernières années, LMI a traversé plusieurs plans sociaux, après la perte des impressions de tous ses autres clients dont Les Échos, Direct matin et The Guardian. Les effectifs sont passés en dix ans de 350 employés à même pas 90 aujourd'hui.
"L'hypothèse qui s'impose à nous aujourd'hui est celle de la fermeture de notre imprimerie au cours de l'exercice 2015", explique le communiqué du directoire du groupe Le Monde du 9 juillet.
"Des mesures d'économies ont été déployées à tous les niveaux du groupe mais force est de constater que les résultats sont insuffisants pour absorber les pertes croissantes du Monde Imprimerie. Ainsi, entre 2012 et 2013, l'exploitation de LMI est passée d'un résultat à l'équilibre à un déficit de plus de 2,7 millions d'euros." Et le groupe prévoit pour cette année une perte de plus de 3,6 millions d'euros "pouvant mettre à elle seule le groupe en pertes".
La direction affirme avoir étudié plusieurs options, comme récupérer des volumes en production à l'extérieur ou réorganiser les équipes en lien avec l'activité, mais aucune ne permettrait de "trouver une solution industrielle pérenne pour l'imprimerie qui sera confrontée au besoin de renouvellement de la rotative en 2020", ce qui coûterait plus de 15 millions d'euros.
"L'imprimerie du Monde fait partie intégrante de l'histoire du Monde et aujourd'hui cette absence d'alternative est un constat d'échec. Ce projet de fermeture marquerait une étape majeure dans la reconfiguration de notre groupe et de la presse écrite en général", poursuit-elle.
Longtemps jugées indispensables, les imprimeries propriétés des quotidiens sont désormais chose rare, en France. Seuls Le Figaro et le groupe Amaury qui édite le quotidien Le Parisien détiennent encore des imprimeries.