Un incendie s'est déclaré vendredi soir à l'Institut d'information scientifique des sciences humaines (Inion) situé à Moscou, alors que le bâtiment était vide. Les 150 pompiers dépêchés sur les lieux ont mis 25 heures pour éteindre le feu, selon la presse russe. La moitié du bâtiment s'est effondrée.
Créée en 1918, cette bibliothèque rassemble 14 millions de documents historiques datant du XVIe au XXe siècle.
"C'est une grande perte pour la science : il s'agit de la plus vaste collection de ce type dans le monde, équivalente, certainement, à la bibliothèque du Congrès (considérée comme la bibliothèque nationale des États-Unis, NDLR), a déploré le président de l'Académie des Sciences, Vladimir Fortov à l'agence de presse russe RIA. On y trouve des documents uniques. Toutes les institutions humanitaires utilisent cette bibliothèque. Ce qui s'est produit ressemble à Tchernobyl."
Il a précisé à la radio les dégâts avaient été causés pour beaucoup par les volumes d'eau déversés sur les lieux par les pompiers.
C'est un "choc considérable pour les scientifiques du monde entier, a estimé pour sa part Alexeï Riabinine, professeur d'histoire à la Haute Ecole d'Economie de Moscou, cité par le site Gazeta.ru. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais il est évident que la plupart des uniques documents de la bibliothèque est irrémédiablement perdue."
Et bien que l'estimation des dégats soit encore en cours, Vladimir Fortov a évoqué, lundi, à la télévision russe, que 20 % des collections étaient endommagés.