Depuis le 20 février, l'entreprise Taylor Mail est en vente.
Cette filiale du groupe 3SI (3 Suisses, La Blanche-porte, Damart...) comprend deux sites, l'un dans le département du Nord à Wasquehal avec 173 salariés et un second site en Belgique à Tournai où travaillent 75 personnes.
Taylor Mail a été créée début 2012 pour regrouper et développer les activités de marketing direct (personnalisation de supports imprimés et routage) du groupe 3SI.
"L'idée étant d'abord de réunir les compétences communes dans une même entité juridique et la deuxième la plus importante était de pouvoir proposer ces expertises à des clients extérieurs au groupe 3SI," nous explique Antoine Pernod, directeur de la communication de 3SI.
Et le développement de ces clients externes s'est "plutôt bien déroulé !".
Taylor Mail réalise aujourd'hui environ 30 % de son chiffre d'affaires avec des clients externes.
Parmi eux, se trouvent les surgelés Picard, Bayard Presse, Belgique Loisirs (l'équivalent de France Loisirs), Carrefour, les magasins Jules, le Crédit Mutuel, Kiabi, Leroy Merlin, Yves Rocher et même l'Imprimerie nationale française.
Mais en même temps, ″l'environnement général économique est défavorable et celui de la chaîne graphique et de l'impression est pour le moins chahuté".
De plus "les activités commerciales du groupe, clientes de Taylor Mail (3 Suisses, Blanche Porte) ont fait le choix d'orienter leur expertise de plus en plus vers le e-commerce. Donc de moins en moins vers le papier″. 3 Suisses par exemple n'imprime plus de catalogues.
″Taylor Mail a un vrai savoir-faire reconnu de plus par des clients importants. Mais Taylor Mail est dans un groupe qui aujourd'hui ne lui assure plus les volumes et le soutien qu'elle est en droit d'attendre″.
Pour 2014, Taylor Mail affiche 12 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Mais l'augmentation du résultat réalisé avec des clients externes n'a pas compensé les pertes de volumes réalisés pour le groupe. Depuis sa création, le chiffre d'affaires de Taylor Mail est en baisse de 28 % engendrant une perte cumulée de 6,7 millions.
Face à ce constat, deux choix se sont présentés à la maison-mère : "Soit on recentrait Taylor Mail sur nos besoins et l'e-commerce et ça passait par un plan social très important des deux côtes de la frontière, soit on cherche à adosser Taylor Mail à une entreprise partenaire qui a une activité similaire ou complémentaire."
Lorsque l'on évoque la possibilité de scinder l'entreprise en deux, Antoine Pernod répond que si et seulement si deux repreneurs se présentaient et permettraient la pérennité des emplois, cette possibilité serait envisageable. Mais il souligne bien le fait que cette configuration serait tout de même dommage insistant sur ″l'opportunité d'avoir un acteur transfrontalier qui fait partie sur ses deux marchés des leaders de son métier."
Il poursuit : "L'une de ces caractéristiques de ce métier est la relation postale. Et Taylor Mail est l'un des rares acteurs du marché à avoir des relations avec plusieurs postes européennes. Dans les locaux de Taylor Mail en Belgique il y a un bureau postal. Taylor Mail est capable de proposer des campagnes paneuropéennes avec cinq ou six opérateurs postaux en Europe."
Dans le passé, l'entreprise avait reçu plusieurs marques d'intérêts, "des acteurs du marché et non des moindres, en France comme en Belgique". Le groupe 3SI se dit donc confiant.