Au Canada, la société Résolu (PFR) perd peu à peu ses marchés et pourrait être amené rapidement à fermer l'une de ses usines.
PFR met directement en cause Greenpeace.
L'association environnementale ferait pression sur ses clients pour qu'ils se fournissement exclusivement en papiers certifiés Forest Stewardship Council (FSC).
Le mois dernier, CVS Pharmacy, chaîne américaine de pharmacie, a d'annoncer ne plus vouloir être associée à du papier provenant de la forêt canadienne qui n'a pas la certification FSC. En décembre dernier, c'est la chaîne de magasins Best Buy, cliente de PFR, qui a décidé qu'elle exigerait désormais des papiers certifiés FSC.
Or PFR a perdu sa certification FSC en 2013 pour trois de ses sept parterres de coupe au Canada.
Selon le porte-parole de PFR, Karl Blackburn, interviewé samedi par la chaîne télévisée Radio Canada, CVS Pharmacy devra donc être approvisionné avec du papier provenant d'une usine Résolu située aux États-Unis.
Pour lui, l'avenir de l'une de ses usines, l'usine Alma au Québec, est maintenant incertain.
Il soutient que ce sont les pressions exercées par le groupe environnementaliste Greenpeace qui sont responsables de cette situation.
Le président du syndicat de la papeterie d'Alma, Jean-Pierre Lebel, reconnaît également sur Radio Canada que la situation est difficile. Cependant, il affirme que la solution réside dans la récupération des certificats FSC par Produits forestiers Résolu.
Pour sa part, Greenpeace se défend de mettre de la pression sur les entreprises. Selon leur porte-parole, Nicolas Mainville, PFR doit cesser ses accusations et avant tout récupérer sa certification environnementale.
Un bras de fer qui dure depuis 2013
Cette tension entre la multinationale et l'organisme écologiste remonte à 2013. Cette année-là, Greenpeace avait distribué aux actionnaires de PFR un rapport intitulé "Des promesses à la réalité : le développement (non) durable de Résolu". Dans ce document, l'ONG accusait, entre autres, PFR de mener des pratiques forestières non durables. PFR avait porté plainte et réclamé 5 millions de dollars pour diffamation et 2 millions en dommages punitifs et exemplaires.
Quelques années plus tôt pourtant, tous deux avaient décidé de réfléchir ensemble à la meilleure façon d'exploiter les forêts.