Présentée il y a quelques jours lors de la conférence TED de Vancouver au Canada, la technologie Clip mise au point par Carbon3D pourrait bien faire entrer l'impression 3D dans une nouvelle ère...
"Nous avons été inspirés par la scène de T-1000 dans Terminator 2, a expliqué Joseph DeSimone, chimiste et PDG de Carbon3D. Nous avons pensé : pourquoi une imprimante 3D ne pourrait-elle pas fonctionner comme ça ? Un objet qui naît d'une flaque d'eau en temps réel et pratiquement sans déchets ?"
"Si nous y arrivions, alors nous aurons réussi à résoudre les trois problèmes qui empêchent l'impression 3D d'être un processus de fabrication".
"La technologie d'impression 3D actuelle n'a pas réussi à tenir sa promesse de révolutionner la fabrication".
Jusqu'à présent, "l'impression 3D est un abus de langage. C'est en fait une impression 2D qui imprime maintes et maintes fois. En plus, elle utilise des technologies associées à l'impression 2D : c'est comme une impression jet d'encre qui dépose de l'encre sur une page pour faire des lettres, puis le refait maintes et maintes fois pour construire un objet tridimensionnel."
Partant du concept de Terminator, DeSimone et son équipe ont développé un système qui exploite des polymères grâce à la lumière et l'oxygène. La lumière permet de convertir une résine en un solide. Et l'oxygène inhibe ce processus.
"Donc, la lumière et l'oxygène sont aux antipodes l'un de l'autre d'un point de vue chimique. Et si nous pouvons contrôler spatialement la lumière et l'oxygène, nous pourrions contrôler ce processus."
De là est née la technologie Clip ou production par interface de liquide continu (continuous liquid interface production).
Elle fonctionne grâce à trois composants principaux : un réservoir qui détient la résine – tout comme le T-1000, au fond du réservoir, se trouve une fenêtre très particulière et le troisième composant est un système de projection de lumière ultraviolette en dessous du réservoir.
L'élément crucial de cette technologie est la fenêtre, transparente et perméable à l'oxygène. En contrôlant le flux d'oxygène à travers la fenêtre, Clip crée une "zone morte" dans la résine liquide d'une très grande précision (environ 2 à 3 diamètres d'un globule rouge) où la photopolymérisation ne peut se produire.
"Pour la première fois, nous pouvons utiliser des élastomères riches en élasticité ou avec un amortissement élevé," se réjouit l'inventeur.
DeSimone et son équipe ont également ouvert un magasin dans la Silicon Valley et ont prévu d'augmenter leur production. Mais aucun prix n'a encore été communiqué.