UFC Que choisir a publié une enquête que le recyclage des déchets et l'association des consommateurs n'est pas tendre avec la filière en France, ″un système désastreux tant sur le plan économique qu'environnemental″.
″Alors que la facture des ménages relative aux déchets s'est envolée (+24 % de 2008 à 2012) pour atteindre 6,5 milliards d'euros, l'UFC Que Choisir s'indigne du fait que cet effort financier ne soit pas récompensé puisque seuls 23 % des déchets sont recyclés.″
Elle estime avoir mis en évidence par cette étude, les "profondes lacunes" de l'organisation du tri et du recyclage des déchets en France.
"Éco Emballages et la filière des équipements électriques n'atteignent pas les objectifs qui leur ont été fixés", explique l'association.
Les principales causes de cet échec seraient d'abord, un problème de régulation de la responsabilité élargie du producteur (REP) puisque pas moins de cinq organisations en plus de l'État prennent part à cette mission, la rendant illisible et inefficace.
Les sanctions sont jugées "au mieux ridicules (jusqu'à 30 000 € d'amende, soit 0,0055 % du chiffre d'affaires d'Éco Emballages) au pire inapplicables (retrait de l'agrément, au prix d'une désorganisation complète de la filière que l'État ne peut pas risquer)".
Enfin, les contrôles sont pour UFC Que choisir trop rares : "5 % à 10 % des tonnages mis sur le marché ne font l'objet d'aucune éco-contribution."
L'association blâme également le manque d'information sur la part recyclée des produits et sur les consignes de tri.
″Le consommateur est confronté à une myriade de logos tri ou vert source de confusion (au dire même d'Éco Emballages, 59 % des Français pensent à tort que le "point vert" signifie recyclable), mais les pictogrammes sur les consignes de tri se font trop rares.″
UFC Que choisir pointe notamment du doigt le nouveau logo Triman, dont l'apposition est obligatoire depuis le 1er janvier 2015. Son ″caractère insuffisamment précis″ ne permet pas de différencier clairement les éléments qui font l'objet d'un tri sélectif de ceux qui vont à la poubelle classique, contrairement à la signalétique facultative d'Éco Emballages beaucoup plus claire.
L'association estime aussi qu'une communication nationale sur la manière de trier est, aujourd'hui devenue impossible à cause des différentes modalités de collecte qui varient suivant les régions : "30 % des "poubelles jaunes" pour les emballages ne sont pas jaunes."
Elle "en appelle à une régulation transparente et indépendante du secteur, et à l'adoption urgente d'une politique cohérente de prévention et d'information des consommateurs afin que moins de déchets soient produits et perdus, et que plus d'entre eux soient transformés″.