Manroland Sheefted, la renaissance

En 2011, le constructeur allemand est placé en redressement judiciaire. Le groupe Langley rachète une partie de cette entreprise fondée en 1871. Le CEO de Manroland Sheefted, Rafael Penuela, se confie sur ces événements et l'évolution de l'entreprise.

Manroland Sheetfed affiche à nouveau une bonne santé financière, réalise des profits réguliers et vient de lancer une toute nouvelle presse, la Roland 700 Evolution.

Lorsque Tony Langley est intervenu, il y a trois ans, pour sauver le constructeur allemand de presses offset, Manroland était sous perfusion. Lors d'un entretien avec le journaliste Alan Hurndall, Rafael Penuela, CEO de Manroland Sheetfed, est revenu sur le long chemin parcouru depuis.

Rafael Penuela (en photo), alors directeur commercial de Manroland, passait les trois quarts de sa journée de travail en réunion. Il vivait pratiquement dans la salle du conseil. C'était une entreprise étouffée par les formalités, l'organisation et les processus.

"À cette époque, j'étais un expert des présentations PowerPoint devant des groupes. Mais depuis la reprise, je n'en ai pas fait une seule", confie-t-il.

L'acquisition d'une partie de Manroland, l'activité feuille (sheetfed), par le groupe Langley en 2012 a surpris tout le monde par son audace.
La branche feuille de Manroland était plus grande que le groupe anglais d'ingénierie multi disciplines. Et maintenant encore, Manroland Sheetfed est la plus grande des divisions de Langley, en revenus mais aussi en effectif (environ 1700 employés sur 4500).

Après une période de transition, Tony Langley, président du groupe du même nom, nomme Rafael Penuela vice-président de la nouvelle structure baptisée Manroland Sheetfed. Rafael Penuela a alors dû apprendre à fonctionner différemment.

L'une des premières stratégies mises en place a été de cesser de cibler les utilisateurs de presses de marques concurrentes. À la place, l'entreprise s'est concentrée sur ses clients afin d'apporter une valeur ajoutée en termes de soutien, de qualité, de productivité et de fonctionnement.

Le nouveau Manroland a également dû apprendre à se tenir sur ses propres pieds. Le groupe Langley a clairement stipulé au groupe qu'il n'y aurait pas ni subventions ni de prêts des actionnaires ou des banques.

"C'est une philosophie très saine parce que cela signifie que vous ne pouvez dépenser ce que vous gagnez", convient Rafael Penuela.

Toutes les usines ont été déplacées sur un seul site et les bâtiments excédentaires ont été vendus.

Les priorités du constructeur ont également changé. Les ingénieurs de Manroland Sheetfed n'ont plus cherché à obtenir la vitesse d'impression maximum. L'accent est mis davantage sur un chargement plus rapide, une manipulation plus simple et une très grande fiabilité.

Rafael Penuela explique : "Alors que les clients recherchaient autrefois 60, 70, 80 000 impressions par job, le tirage moyen est maintenant de 10 000. La vitesse n'est donc plus aussi importante."

Il fait une autre analogie : ″Si vous vivez à 100 miles de votre bureau, vous aurez besoin d'une voiture rapide. Mais si vous devez vous déplacer beaucoup moins loin, la vitesse ne sera pas importante. Vous rechercherez avant tout la fiabilité."

En 2014, Manroland Sheefted a pu ajouter 15 millions d'euros aux résultats du groupe sur un chiffre d'affaires de 288 millions.

En novembre dernier, la société a lancé sa dernière invention, sa presse phare, la Roland 700 Evolution, qui remplace la Roland 700 HS et la presse 700 Roland Direct Drive.

Cette presse offset feuille a été conçue, développée et lancée en deux ans.
"Avant, nous aurions passé deux ans seulement pour décider si oui ou non nous allions la construire″, déplore Rafael.

La Roland 700 Evolution a d'ailleurs récompensé d'un Red Dot Award pour sa conception (lire ici pour plus de détails).

Et ce mois-ci, le premier client à acheter la Roland 700 Evolution, Samson Druck, prestigieuse maison d'impression en Autriche, vient de passer commander d'une seconde.

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