Il y a un peu plus d'un an, l'Imprimerie Dominique Beauvallet (IDB) située à Quiers sur Bezonde dans le Loiret, est devenue la première imprimerie de France à être équipée de la technologie led-UV.
L'entreprise de 9 salariés produit des chemises, classeurs, prospectus, en-tête, etc. pour une clientèle composée de sociétés, d'administrations, d'apporteurs d'affaires et d'imprimeurs.
Remplaçant sa presse offset traditionnelle Ryobi 4 couleurs plus vernis acrylique, l'imprimerie a choisi une offset feuille led-UV, une Ryobi 755, 58x78, 5 couleurs.
Mais pourquoi se lancer dans une toute nouvelle technologie, sans avoir de recul sur son utilisation ? Grégory Beauvallet, pdg de IDB, nous confie que les nouveautés technologiques l'ont toujours intéressé : "J'aime rester à la pointe de la technologie".
De plus, bien qu'attiré par l'idée d'un séchage immédiat, il ne souhaitait pas s'équiper avec la technologie UV qui était jusque-là disponible. Cela lui semblait trop complexe à mettre en œuvre et à utiliser. La solution de Ryobi l'a donc séduit et content de son ancienne presse, il a eu toute confiance dans le fabricant japonais.
Et aujourd'hui "pour tout l'or du monde, je ne reviendrais pas en arrière. J'ai fait le bon choix !"
Deux mois après son arrivée à l'atelier, la presse entrait en production.
Malgré une certaine appréhension, la prise en main a été rapide et facile. "En fait, par rapport à une traditionnelle, c'est même plus simple ! On réfléchit moins ! On a une stabilité dans l'encrage, une qualité de travail... En gros, moins de problèmes."
Concernant l'installation, la presse est alimentée directement en eau et un osmoseur a été mis en place pour avoir une eau régulière. "Le Baldwin est nettoyé une fois tous les deux mois et c'est tout. C'est vraiment très simple."
Une hausse de la productivité de 20%
Et après 13 mois de production, le bilan est une augmentation significative de la productivité due à plusieurs facteurs et un élargissement des possibilités.
Tout d'abord, la productivité est améliorée par le séchage immédiat.
"Sur les travaux à fortes charges d'encrage, il fallait attendre dix ou 15 minutes avant de basculer. Si nous devions faire 10 petits travaux dans la journée, nous devions attendre 10 minutes à chaque fois... Maintenant, nous n'avons plus de temps d'attente."
En plus, ce séchage immédiat élimine l'utilisation de la poudre anti-maculage. "Les conditions de travail sont meilleures puisqu'il n'y a plus de poudre dans l'atelier. Et nous récupérons trois/quatre heures par semaine sur le temps de nettoyage de la machine qu'il fallait dépoudrer."
″Toutes ces petites choses accumulées font que nous gagnons du temps et donc de l'argent : par rapport à une machine traditionnelle, nous obtenons environ 20 % de temps en plus de production," estime-t-il.
La gamme de supports est très élargie
Ensuite, la presse offset led-UV supporte plus de supports qu'une offset traditionnelle. Les supports fermés et à fort grammage ne sont plus un problème. ″On peut faire du PVC, du vinyle, du Triplac..."
L'élargissement de la gamme de ses produits lui a permis de gagner de nouveaux clients, mais aussi d'avoir plus de commandes de la part de clients plus anciens.
Et parmi ces nouveaux marchés, beaucoup proviennent de ses confrères. Aujourd'hui, l'imprimeur est sollicité par ceux qui ne peuvent imprimer sur ces supports difficiles.
L'encre n'est pas un problème
Concernant l'encre, spécifique à la technologie led-UV et trois fois plus cher qu'une encre offset traditionnelle, cela n'a pas freiné l'imprimeur.
″Nous avons fait beaucoup d'essais. Les fabricants ont tous la technologie du séchage led-UV, pourtant on peut voir une différence au niveau de la manipulation. Mais nous avons trouvé notre bonheur."
Et certes, ″le coût est trois fois plus cher que la traditionnelle, mais pour notre structure, je n'ai jamais compté le prix de l'encre dans un travail. Sur un tirage à 100 000 avec un aplat, là oui ça va commencer à compter. Mais sur 95 % des travaux, le coût de l'encre est plutôt insignifiant.″
Des lampes pour 10 ans
De plus, l'imprimeur contrebalance tout de suite cela par tous les avantages de la technologie led.
″La consommation électrique est beaucoup moins importante qu'avant. On a un vernis gras en led, très simple d'utilisation, qui équivaut en brillance à un vernis acrylique. Une lampe led-UV dure 15 000 heures, une UV dure entre 1000 et 2000 heures. Là, on en est à 1200 heures de consommation de lampe pour 13 000 000 de tours. À ce rythme (1 000 000 tours mensuels), les lampes vont me faire 10 ans !″
Plus 10% de chiffre d'affaires et deux embauches
En définitive, tous ces changements se sont traduits par une hausse de chiffre d'affaires de 11 % sur 2014 par rapport à 2013 et le premier semestre de cette année devrait être du même acabit.
"Nous avons aujourd'hui une surcharge de travail. Il faudrait que je mette une deuxième équipe en place. En septembre, un nouvel employé arrive parce qu'en finition, nous n'arrivons plus à suivre. Et d'ici la fin de l'année, nous allons peut-être embaucher un nouveau conducteur pour augmenter l'amplitude de roule."
Pour lui, c'est l'avenir
À tous ceux qui hésitent à se lancer dans le led-UV, "je les invite à venir voir ma presse !" répond Grégory Beauvallet.
″Cette technologie led-UV marche. La preuve ? Je fais une démonstration par semaine de cette machine depuis 6 mois pour des imprimeurs. C'est une machine qui ouvre beaucoup de possibilités et qui va rendre les imprimeurs de plus en plus autonomes. On court toujours derrière les délais donc en faisant tout en interne on y arrivera. Je pense vraiment que l'avenir c'est le led-UV.″