Depuis plusieurs années, les papetiers s'intéressent à une nouvelle technique de production du carton dont les enjeux pourraient être considérables.
Les avantages
Cette technique consiste à injecter des micros bulle d'air dans le mélange eau-fibre da la pâte. La mousse ainsi formée donne à la matière un plus gros volume sans augmentation de son poids.
De plus, les fibres seraient réparties de manière plus homogène dans la bobine, ce qui permet d'avoir un carton avec des propriétés physiques et une apparence plus uniformes.
En fait, cela réduit l'utilisation de matières premières, d'énergie et d'eau tout en améliorant la qualité du carton.
D'après le centre de recherche technique en Finlande, le VTT, des essais menés dans différentes entreprises ont permis de conclure que certains produits pourraient être allégés de 15 à 25 % et les résultats les plus récents indiquent une réduction d'environ 20 % des coûts de séchage dans la fabrication du papier.
Les avancées du développement
L'un des leaders européens de la fabrication de papier et boîtes pliantes vient d'annoncer le lancement des tests à l'échelle de production. Le fabricant finlandais Metsä Board, l'un des précurseurs du développement de cette technique, est ainsi le premier à annoncer passe à la phase de test en situation réelle dans son usine de Kyro en Finlande.
La société a entrepris des recherches dans le cadre des programmes lancés en 2008 par le Finnish Bioeconomy Cluster FIBIC, le groupement finlandais de bioéconomie, et le VTT. Certaines phases de recherche et développement ont pu être été accélérées grâce à l'appui de Tekes, l'agence finlandaise de financement pour l'innovation.
"Nous avons déjà constaté que la technologie fonctionne dans un environnement de laboratoire ainsi que sur les machines pilotes", affirme Mika Joukio, PDG de Metsä Board.
"Pour faire suite aux résultats prometteurs constatés dans nos laboratoires d'essai et sur la base d'études de faisabilité poussées, nous avons décidé d'investir dans le développement de la technologie sur une machine de production."
Les risques
Mais comme le souligne Markku Leskelä, CTO du FIBIC, "les risques techniques de recherche de nouveaux procédés sont grands, alors que les risques économiques sont relativement faibles. Mais la phase de tests en situation réelle est un saut vers le niveau de risque supérieur : l'échec serait coûteux. Les nouveaux processus doivent être menés 24/7 comme les autres. Metsä Board passe donc maintenant à la phase critique".
De plus, Metsä Board, bien que le premier à lancer des tests en production, n'est pas le seul sur les rangs. Le projet de développement de VTT regroupe aujourd'hui une vingtaine des plus grandes entreprises papetières d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie.
La commercialisation de ce procédé devrait prendre encore des années.