Pierre Gradenigo de la Stipa et le 59e Cadrat d'or

Le 11 juin, lors du salon Graphitec qui se déroulait à Paris, Pierre Gradenigo a appris que son entreprise était le 59e gagnant du Cadrat d'or.

L'imprimerie Stipa située en Seine-Saint-Denis a reçu le Cadrat d'or 2015. Son PDG, Pierre Gradenigo, a accepté de répondre à nos questions...

Pouvez-vous nous présenter votre imprimerie Stipa ?
Nous sommes spécialisés dans deux domaines.

D'une part, les imprimés culturels avec des marchés publics comme l'Opéra de Paris, le Louvre, le Centre Pompidou, le Centre national de la danse et des acteurs privés, tels que les galeries d'art, les commissaires priseurs, des artistes, des éditeurs d'art...

Et d'autre part, dans le domaine du luxe, avec des marques : LVHM, Hermès, Vuitton...

Vous avez déjà reçu un Cadrat d'or, n'est-ce pas ?
Oui en effet. Nous avons reçu le Cadrat d'or en 2010. Nous avons donc dû attendre avant de participer à nouveau, puisqu'il faut cinq ans minimum entre le premier et le deuxième Cadrat.

En fait je ne pensais pas que nous l'aurions deux fois de suite... J'ai été assez surpris.

Quels sont les ouvrages qui vous ont permis de remporter ce second Cadrat d'or ?
Notre dossier comportait deux ouvrages, des documents 21x29,7, rien d'extraordinaire en apparence.

Metal de Patrick Norguet est l'un des deux ouvrages qui ont permis à la Stipa de remporter le Cadrat d'or 2015.

Mais ils cumulent beaucoup de techniques : l'impression est sur cinq ou six papiers différents, le façonnage est complexe, nous avons de l'encochage, de la dorure à chaud.

Par exemple, l'un d'eux est pour les Arts décoratifs. Ce sont sept ou huit brochures avec deux piqûres, qui sont juste posées les unes sur les autres, maintenues entre deux cartons gris par un élastique. Il est très simple d'allure extérieure, mais quand on l'ouvre, on s'aperçoit que c'est très compliqué.

La couverture du document Mutations pour les Arts décoratifs est très sobre, en carton brut, retenue par un élastique.

Comment s'est fait le choix de ces documents ?
Le choix a été difficile : nous pouvions présenter une œuvre extrêmement complexe, très prestigieuse, mais ce n'est pas très représentatif de notre imprimerie, et les imprimés relativement simples, mais impeccables ne sont généralement pas retenus dans les concours, car ils semblent trop faciles.

Pourtant je suis extrêmement satisfait quand je fais un travail simple mais parfait (stabilité de la couleur, bonnes restitutions des nuances, emploi de trames adaptées...).

Donc nous avons essayé de trouver le bon équilibre : rester assez modeste dans notre présentation, mais avec des documents qui possèdent de fortes complexités techniques très bien exécutées, c'est-à-dire de belles trames, de bons rendus sur des papiers compliqués et des façonnages impeccables.

Que représente pour vous le Cadrat d'or ?
C'est la plus belle distinction en matière d'impression. Elle est décernée par ses paires, par des connaisseurs. Le jury est indépendant et objectif (contrairement à quelques autres récompenses qui sont plus ou moins commerciales).

C'est de très loin le plus beau prix qu'un imprimeur peut recevoir.

(Crédit photo : Franck Sicre. La photo de Pierre Gradenigo est un détail de la photo originale.)

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