Lors de la Conférence des éditeurs qui s'est tenue au début du mois, la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, a présenté les grandes lignes de la réforme des aides à la presse, réforme qu'elle souhaite mettre en œuvre dès cette année.
Cette réforme doit "favoriser le pluralisme des idées" et "accompagner" les éditeurs dans les innovations et les créations, "sans lesquelles la presse pourrait être condamnée au déclin", a expliqué la ministre.
Le 1 ou Society, nouveaux bénéficiaires des aides directes
Tout d'abord, les aides directes au pluralisme (130 millions d'euros en 2015) réservées jusque-là aux quotidiens d'information politique et générale (IPG) devraient être étendues aux périodiques.
Grâce à cette mesure, des titres comme Charlie Hebdo, Le 1, Causette ou Society bénéficieront d'ici fin juin, lors de la publication du décret, de cette aide réservée jusqu'alors aux seuls qutodiens.
Gala ou Télé Star, perdants de la réforme
Le deuxième grand changement concerne les aides indirectes. Les aides postales (130 millions d'euros en 2015) continueront d'être attribuées à l'IPG. La presse dite de la "connaissance et du savoir", une nouvelle catégorie qui regroupe les publications de la presse professionnelle, technique, culturelle et de jeunesse, en bénéficiera également.
Mais la presse de "loisirs et de divertissements", comme les titres people et les guides de programmes télé, ne pourra plus accéder à cette aide.
Parce que "l'argent public, comme l'a noté le dernier rapport de la Cour des comptes, n'a pas vocation à aider la presse de loisirs et de divertissement, il m'a semblé juste et pertinent que les sommes allouées à ces aides postales pour la presse de loisirs soient réorientées vers l'aide à l'émergence et l'innovation", a commenté la ministre.
Les nouvelles entreprises de presse aidées
Enfin, Fleur Pellerin a annoncé l'élargissement du Fonds stratégique à des "acteurs plus nombreux", ainsi que la mise en place d'un fonds de soutien à la création d'entreprises de presse, qui accompagnerait pendant trois ans les nouvelles structures.
Elle souhaite également la création d'un incubateur pour accueillir des structures produisant de l'information, par exemple des pure players d'information, des labs d'entreprises de presse ou des start-ups.
La ministre a souligné que toutes les familles de presse vont continuer à bénéficier de la TVA à taux super réduit (2,1 %) et qu'elle mène toujours un combat à Bruxelles pour que le livre et la presse bénéficient d'un taux de TVA équivalent, quels que soient leurs supports.