GraphiLine : Quelles sont les grandes tendances actuelles du marché des arts graphiques ?
Philippe Fiol : Nous avons un vrai transfert vers le court tirage, l'impression à la demande. Les rotatives 16 ou 32 pages descendent sur le marché des feuilles 8 pages et les feuilles 8 pages sont aujourd'hui capables de caler pour moins de 1 000 exemplaires.
La vitesse est bien évidemment importante, mais à l'heure actuelle, la tendance ce sont avant tout des tirages de plus en plus courts : les donneurs d'ordres ne veulent pas stocker ou faire imprimer des tonnes de brochures. Ils préfèrent en imprimer peu, mais plus souvent.
C'est pourquoi les solutions digitales, qui permettent un tirage à un exemplaire se sont développées.
En plus, il faut qu'il y ait de la valeur ajoutée au support papier. Par exemple, les impressions sur les papiers de création, les beaux papiers avec du touché, font toute la différence.
Et le séchage instantané arrive à point nommé sur ce marché qui doit livrer immédiatement des travaux imprimés à la demande, mais aussi des travaux qui sont de plus en plus qualitatifs.
L'impression à la demande et la valeur ajoutée ce sont vraiment les deux tendances que le marché recherche à l'heure actuelle.
Quelle sera la place du média papier dans les prochaines années ?
On a pu penser que le papier allait disparaître et que tout allait être digital... Mais chaque jour qui passe montre que le papier est un composant indispensable à la communication.
Certes nous imprimons moins de papier - on ne peut pas le nier, mais le papier reste un support incontournable.
Toutes les études montrent que les retours après une campagne papier sont bien supérieurs à des campagnes par e-mail et autres !
Vous allez envoyer des messages par mail, des messages par écran, des messages télévisuels, mais le jour où vous voudrez envoyer une invitation personnalisée, le papier est le média par excellence.
Nous sommes donc très confiants sur l'avenir du papier et l'avenir de toute la profession dans les années à venir.