L'imprimerie Rugé a été fondée en 1896 par Théodore Rugé et n'a jamais quitté la famille. Les générations se sont succédé à la tête de l'entreprise jusqu'en 1982, date à laquelle la petite fille du fondateur, Régine Deharvengt-Schreyer reprend à son tour le flambeau. Mais l'année dernière, lorsqu'elle décide de prendre sa retraite, la relève n'est plus assurée.
Elle envisage tout d'abord de vendre l'imprimerie, mais constate rapidement que les potentiels acheteurs sont uniquement intéressés par le fichier client. Les salariés sont, quant à eux, destinés à être licenciés. Madame Deharvengt-Schreyer décide alors de transmettre gratuitement l'imprimerie à ses salariés. Ceux-ci s'organisent et forment une Scop (Société coopérative de production). Les Scop bénéficient d'une gouvernance démocratique et ont pour priorité le maintien des emplois et du projet d'entreprise.
Aujourd'hui, l'imprimerie qui compte 6 salariés se porte bien. Les salariés se sont adaptés à leur nouvelle position et confient "apprendre tous les jours", surtout au niveau "administratif". Du fait de la petite taille de la structure, ils étaient déjà habitués à être polyvalents, mais cette nouvelle organisation leur demande bien sûr une plus forte implication.
L'imprimerie Rugé réalise des travaux d'édition et notamment Le Journal des Ménagères, un journal d'annonces légales fondé en 1901. Une activité stable qui leur permet d'investir. En avril dernier, l'imprimerie qui dispose d'une machine offset 4 couleurs a commencé à se tourner vers le numérique en faisant l'acquisition d'une presse Konica.