XL Group, groupe spécialisé dans le routage et l'impression, est en difficulté suite à un piratage informatique de données d'Orange en 2014. Le groupe emploie 110 personnes principalement à Saint-Étienne et aux alentours et réalise un chiffre d'affaires d'environ 15 millions d'euros en 2014.
Il a été placé, le 28 octobre, à sa demande sous la protection du tribunal de commerce "pour assurer la survie de ses activités et la préservation de ses emplois industriels sur le territoire stéphanois", explique-t-il.
Trois des quatre filiales du groupe sont concernées par cette procédure, représentant 84 salariés : XL Print et Mailing qui comprend une imprimerie offset à Saint-Étienne dans la Loire, et un site de routage à Gerzat dans le Puy-de-Dôme, XL Networks, spécialisée dans le développement informatique et basée à Saint-Étienne, et SID, site d'impression numérique installé à Colombes dans les Hauts-de-Seine.
La filiale XL Marketing (4,5 millions d'euros en 2014) spécialisée en marketing relationnel et opérationnel n'est pas concernée par ces difficultés.
Le piratage a conduit à un "tsunami"
Ce placement en redressement judiciaire est "la conséquence d'un piratage informatique par le salarié d'un concurrent de l'un de ses fournisseurs".
Arnaud Cabal, le directeur du groupe XL, précise : "La situation globale du marché est un facteur difficile pour beaucoup d'acteurs du secteur.
Mais surtout, ce qui a contribué à aggraver ces difficultés et qui a nous poussé à nous mettre en procédure collective, c'est un piratage informatique subi en mars 2014. Cela a eu comme conséquence, la perte de notre principal client, avec qui nous travaillions depuis 10 ans. Nous avons perdu 2 millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans le contexte actuel du marché, aucune boite qui peut résister à un tsunami comme celui-là..."
Pour rebondir, Xl Group va "certainement" devoir adapter la structure de l'entreprise avec le chiffre d'affaires actuel. Arnaud Cabal va également essayer de compenser la perte de chiffre d'affaires. Il vient d'ailleurs de lancer un site de commande en ligne, basé sur son parc machine numérique.
Des démarches judiciaires en cours à l'encours de "la société responsable de ce délit"
Cette mesure de redressement judiciaire va également permettre au groupe de "poursuivre toutes les démarches judiciaires à l'encontre de la société responsable de ce délit". Le groupe souhaite "obtenir réparation pour cet important préjudice et lui permettre de retrouver le niveau d'activité qu'elle avait avant ce piratage".
Arnaud Cabal n'a pas souhaité nous donner plus de détails sur ce piratage et ses circonstances.
Mais nous savons que cet important client est un fournisseur d'Orange. Ce piratage d'Orange de 1 340 000 adresses clients (nom, prénom, date de naissance, adresse mail et téléphone) avait fait la une des journaux en mai 2014.
La société de télécoms avait reçu un avertissement de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), rendu public le 7 août 2014, qui a relevé envers Orange "des défaillances (....) en termes de sécurité et de confidentialité des données à caractère personnel de ses clients et prospects alors qu'elle dispose des ressources financières et humaines lui permettant la prise en charge de telles problématiques."