C'est la très sérieuse revue scientifique britannique Nature le 14 décembre 2015 qui publie cette information à peine croyable. Des chercheurs des universités techniques danoises DTU Nanotech et DTU Fotonik ont mis au point une technologie d'impression permettant une résolution hallucinante de 127 000 dpi !
Cette nouvelle technologie d'impression laser permet d'imprimer des données et des images dans des dimensions nanoscopiques, dans toutes les couleurs primaires.
Ils ont réussi à reproduire une image en couleur de la célèbre peinture Mona Lisa, inférieure à un pixel d'un écran Retina iPhone, affirment-ils dans un communiqué.
Comment ça marche ?
L'impression de ces images microscopiques nécessite une surface spéciale. La structure du support se compose de rangs avec des petites colonnes d'un diamètre de 100 nanomètres (0,0001 mm) seulement chacune.
Cette surface structurée est ensuite recouverte par une couche d'aluminium de 20 nanomètres (0,00002 mm) d'épaisseur.
Lorsqu'une impulsion laser est transmise à une nano-colonne, celle-ci chauffe localement, fond et se déforme. La température peut atteindre jusqu'à 1 500 °C, mais sur une très courte période, de l'ordre de quelques nanosecondes seulement, empêchant la chaleur de se répandre.
Les couleurs imprimées sont déterminées par l'intensité du faisceau laser, car c'est l'ampleur de la déformation de la colonne qui caractérise la couleur réfléchie.
"Chaque fois que vous faites une légère modification de la géométrie de la colonne, vous changez la façon dont elle absorbe la lumière", explique le professeur N. Asger Mortensen du DTU Fotonik.
Les impulsions laser de faible intensité produisent des reflets dans les tons bleu et violet. De fortes impulsions laser créent une grande déformation, ce qui donne des couleurs orange et jaune.
À quoi ça sert ?
Cette technologie pourrait servir à de nombreuses applications, d'après les scientifiques.
"Il sera possible de sauvegarder les données invisibles à l'œil nu. Cela comprend les numéros de série, des codes à barres des produits et d'autres informations, affirme le professeur Anders Kristensen du DTU Nanotech. La technologie peut également être utilisée pour lutter contre la fraude et la falsification, les produits seront étiquetés de telle manière qu'il sera très difficile à falsifier. Il sera ainsi plus facile de déterminer si le produit est un original ou une copie."
Cette nouvelle technologie peut également être utilisée à une grande échelle pour personnaliser des produits comme des téléphones portables ou des éléments du secteur automobile.
Ayant breveté leur technologie, les chercheurs se concentrent désormais sur son développement. Ils espèrent l'intégrer aux imprimantes des bureaux et des particuliers.