Pour la deuxième fois en 17 ans, la production imprimée de bandes dessinées a diminué en 2015. Ainsi, 5 255 bandes dessinées ont été publiées cette année, soit une baisse de 2,9 % par rapport à 2014.
C'est le constat dressé par le rapport annuel sur la production de BD sur le territoire francophone européen, signé Gilles Ratier, secrétaire général de l'ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée).
Dans le détail, le rapport indique que sur les 5 255 ouvrages publiés, seuls 3 924 sont de strictes nouveautés. Pour le reste, il s'agit essentiellement de rééditions (éditions revues, intégrales, etc.), de recueils d'illustrations (livres mis en image par des auteurs de BD) ou d'essais (ouvrages sur la BD).
Sur les 3 924 strictes nouveautés, il faut notamment comprendre les reprises de plus de vingt ans qui n'avaient jamais été compilées sous forme de livres (191) et les traductions d'oeuvres achetées à l'étranger (2 311). À la fin, il reste 1 421 véritables créations de BD en Europe francophone durant l'année 2015.
Concernant les styles de BD, l'offre est encore principalement répartie dans 4 genres : les séries asiatiques (1 585 titres), les BD traditionnelles dites franco-belges (1 531), les comics (419, surtout des super-héros américains) et les romans graphiques (388).
Si le nombre d'éditeurs de BD a augmenté en 2015, trois groupes dominent encore largement l'offre éditoriale : Média-Participations (Dupuis, Dargaud, Le Lombard…), Delcourt et Glénat. À eux seuls, ils totalisent 35,2 % de la production.
Delcourt, le plus gros producteur, a sorti 16 titres de moins qu'en 2014 (pour arriver à 762), Média-Participations, 80 titres de moins (698), et Glénat, 28 titres de moins (392). Le marché de la BD numérique reste quant à lui très marginal et ne représente aujourd'hui que 1 % du marché global.