Michel Catalano a décidé de reconstruire son imprimerie détruite par les frères Kouachi, de manière plus solide qu'auparavant. C'est certainement pour lui une manière de répondre à ces deux terroristes.
"Les commandes remontent tout doucement. On est revenu à 50 ou 60 % du chiffre d'affaires qu'on faisait," constate-t-il.
Mais en souhaitant repartir sur de nouvelles bases, il a acheté des équipements neufs qui ne sont donc pas remboursés en totalité par les assurances : "J'ai dû reprendre un prêt auprès de ma banque pour acheter le matériel."
Le soutien des constructeurs et de la banque
Il souligne d'ailleurs : "Le Crédit Agricole m'a soutenu. Dans les conditions normales, une banque en se référant à mon chiffre d'affaires et à l'état de mon entreprise, ne m'aurait jamais accordé 400 000 euros. Je leur en suis reconnaissant."
Grâce à ce prêt de 400 000 euros, il a acheté les deux machines neuves que Canon lui avait mis à disposition, une imprimante à plat UV grand format, Océ Arizona XL et une table de découpe ZÜND XL grand format.
Ces deux équipements s'ajoutent au parc machine qu'il a déjà réussi à reconstituer. Il a aussi reçu de l'aide de l'entreprise Duplo, qui lui a offert en décembre une machine de finition DC616 Pro.
Mais il lui manque toujours du matériel pour un parc machine complet. Il aimerait encore acquérir une presse à imprimer les tee-shirts, une soudeuse de bâches, une presse numérique, et éventuellement une presse offset.
Les crédits étaient presque totalement remboursés
"Avec ces nouveaux investissements, il faut que je fasse 30 % de plus qu'auparavant pour être rentable."
Il poursuit : "Je reprends un risque financier, alors que je venais de payer la dernière échéance de mes machines, en décembre 2014, et j'avais presque fini de rembourser mon emprunt pour mon bâtiment. Je comptais dans les années à venir agrandir le bâtiment d'investir dans le matériel... Les événements ont précipité ce projet..."
Le chef d'entreprise vise la rentabilité en 2017. "J'ai encore du chemin à parcourir cette année pour être à l'équilibre !", constate-t-il.
Il a, par ailleurs, commencé à embaucher. Il a engagé une personne pour l'atelier et il a remplacé le graphiste Lilian. Celui-ci n'a pas pu reprendre le travail dans ce bâtiment dans lequel il avait dû rester caché lorsque les frères Kouatchi tenaient le siège dans le bâtiment.
En 2015, l'entreprise comptait cinq salariés. Michel Catalano aimerait arriver à neuf cette année.