Le 31 décembre dernier, le quotidien canadien La Presse a publié sa dernière édition papier en semaine après 131 d'existence. Aujourd'hui, seule l'édition du samedi est encore imprimée en version papier.
Un pari risqué pour ce journal fondé à Montréal qui devient ainsi l'un des premiers grands quotidiens à se lancer presque exclusivement dans le numérique. Depuis le début de l'année, c'est l'application tablette La Presse+ qui a pris le relais de l'édition papier de la semaine.
Pour effectuer cette transition le quotidien s'est imposé un régime drastique qui s'est traduit par la suppression de 158 postes, dont 43 au sein de la salle de rédaction. Le journal compte désormais 633 employés permanents.
La version numétique plus consultée que la version papier
Si le journal dispose encore de peu de recul sur ce nouveau fonctionnement, les premiers résultats s'avèrent être très satisfaisants, témoigne Guy Crevier, président et éditeur de La Presse, dans un article publié le 23 janvier.
En moyenne, l'application est consultée sur 243 000 tablettes uniques chaque jour. À titre comparatif, Guy Crevier rappelle que son record de vente papier date de 1971 avec 221 500 exemplaires distribués.
L'application est donc bien plus consultée que ne l'était le journal papier. Un succès qui s'exprime à différents niveaux. Ainsi les lettres d'opinion des lecteurs soumises à la section Débats ont quadruplé depuis le lancement de la Presse+ pour atteindre 64 758 en 2015, souligne Guy Crevier.
100 000 nouveaux lecteurs en 4 mois
Ces quatre derniers mois, La Presse+ a gagné un peu plus de 100 000 lecteurs, pour atteindre une moyenne de 580 000 lecteurs par semaine. Autre chiffre intéressant, chaque lecteur passe en moyenne 40 minutes par jour à lire le contenu du quotidien numérique. Quant au lectorat, il est constitué à 63 % d'adultes actifs de 25 à 54 ans.
Cette nouvelle formule fonctionne intégralement par le financement de la publicité. L'abonnement à La Presse+ est gratuit. Les bons résultats enregistrés par le journal devraient permettre de réconforter les annonceurs actuels et d'en attirer des nouveaux.