L'imprimeur en ligne exclusivement réservé aux revendeurs Realisaprint.com affiche sur son site depuis douze mois un tableau comparatif présentant les tarifs de ses produits les plus vendus avec ceux des imprimeries concurrentes Exaprint et Pixarprinting (groupe Cimpress).
Le groupe Cimpress, qui a demandé le retrait du tableau comparatif, réclame aujourd'hui à l'imprimeur français une somme supérieure à 270 000 € à titre de dommages et intérêts.
Realisaprint.com a été assigné devant le tribunal de Grande instance de Paris le 18 mars prochain. Rafael Mari, cofondateur et co-gérant de Realisaprint.com, nous explique les raisons qui l'ont poussé à mettre en ligne ce tableau.
Pourquoi avoir fait ce comparatif ?
Rafael Mari — Nous avons décidé de lancer un tableau comparatif suite à la polémique qui a eu lieu lors du rachat d'Exaprint par Cimpress (Vistaprint), quelques mois après celui de Pixartprinting. Nous voulions montrer qu'une société française et indépendante peut rivaliser avec ce géant. Cimpress possède 70 % des actions d'Exaprint et son objectif en 2019 est d'acheter les 30 % restants. Il y a quelques mois, Cimpress a également racheté EasyFlyer.
Sur les salons où nous nous rendions, nous avons constaté que nos concurrents étaient toujours Exaprint et Pixartprinting, dès lors il nous semblait légitime de comparer les offres. Nous avons fait un tableau comparatif à partir des produits que nous vendions le plus sur notre site.
Quelle a été la réaction de vos concurrents ?
RM — La situation s'est rapidement dégradée. Exaprint nous a contactés pour savoir si on leur en voulait personnellement. Bien sûr que non ! Nous prônons uniquement le made in France.
Malgré la pression, nous avons décidé de continuer. Nous avons reçu une première lettre d'huissier pour nous informer que certaines choses n'allaient pas dans le tableau selon eux et qu'il fallait le modifier. Nous l'avons alors mis en veille pendant quelques semaines le temps de reprendre tous les points avec nos avocats.
Qu'est-ce que vous avez changé ?
RM - Nous avons décidé de reprendre avec exactitude l'intitulé du caddie des produits des comparés afin d'être le plus objectifs possible. Mais nous avons continué à recevoir la visite des huissiers lors des salons.
Pourquoi ne pas avoir retiré le tableau ?
RM - Les nombreux soutiens que nous avons reçus nous ont décidés à maintenir ce tableau. À travers celui-ci nous voulons aussi défendre le made in France. Aujourd'hui, 95 % de nos commandes sont réalisées en France et plus de 85 % des commandes sont réalisées dans nos ateliers à Nice.
C'est ce qui nous permet de proposer de très bons délais, car on peut expédier la marchandise pratiquement du jour au lendemain. Aujourd'hui, notre premier objectif est de défendre nos valeurs et de continuer à produire en France.