Le site de l'ancienne imprimerie Mame, fermée en 2009, reprend vie avec l'arrivée de nouveaux entrepreneurs. S'il n'a pas encore obtenu le label FrencTech, ce site industriel se positionne néanmoins comme un nouveau pôle d'innovation, ouvert aux agences de communication, startup, associations ou encore ateliers collaboratifs.
Une partie de l'ancienne imprimerie est occupée par l'École des Beaux-Arts de Tours depuis septembre dernier. Parmi les nouveaux arrivants, se trouve également l'imprimerie artisanale Violet Solide, spécialisée dans la typographie et le timbrage.
Orientée notamment dans l'impression de livres, l'imprimerie Mame a vu le jour au 18e siècle. Elle fut l'une des premières à imprimer Balzac. L'entreprise a été très florissante jusqu'à atteindre son apogée au 19e siècle, avec 1 000 salariés. Mais durant la Seconde Guerre mondiale, un incendie réduit les bâtiments en cendre, obligeant l'imprimerie à s'installer dans des locaux provisoires.
Ce n'est qu'après la guerre qu'Alfred Mame, arrière-petit-fils du fondateur, fait reconstruire de nouveaux bâtiments sur un terrain de 3,3 hectares en bordure de Loire. Pour cela, Alfred Mame fait appel à l'architecte Bernard Zehrfuss, associé à Jean Drieu La Rochelle et Jean Prouvé.
Le site est divisé en deux bâtiments avec la tour administrative et les ateliers recouverts de sheds d'aluminium préfabriqués, qui procurent aux locaux une grande luminosité. L'usine réalise à cette époque pour le compte de Gallimard la collection La Pléiade ainsi que des livres scolaires pour d'autres éditeurs.
En 1954, les bâtiments reçoivent le grand prix d'architecture de Milan et en 2000 ils font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques. Après avoir traversé des difficultés financières et avoir été reprise plusieurs fois, l'imprimerie Mame a finalement fermé ses portes en 2011.