La question est cruciale : dans l'imprimerie, le poste Investissement dans les moyens de production arrive, en importance des charges, au second rang, immédiatement après les coûts de main d'œuvre. Voire même au premier rang en ce qui concerne la plupart des petites entreprises.
C'est dire tout le risque qu'une mauvaise estimation de l'obsolescence du matériel censé être remplacé, qu'un investissement mal calculé et mal accompagné peut faire courir à l'entreprise. Tout le contraire du prétendu retard fatal qui sanctionnerait, comme beaucoup le prétendent, l'absence d'investissement, de mise à jour du matériel !
Premier ou second poste financier de l'entreprise, le renouvellement du matériel, si le choix n'est réalisé que sur des critères techniques et tayloriens, peut gravement compromettre au pire l'avenir même de l'entreprise, au mieux celui des emplois.
Regardez autour de vous : les exemples ne manquent pas… Ce risque est d'autant plus vérifiable que le poste Investissement s'accompagne souvent d'une qualité, si l'on peut dire, d'irréversibilité.
Qu'est-ce que cela veut bien dire ? C'est que, en investissant dans une nouvelle technologie ou, plus simplement, dans une nouvelle machine, on engage l'entreprise pour plusieurs années durant lesquelles les choix techniques voire marketing et commerciaux seront figés. Il sera logiquement impossible de faire machine arrière.
L'approche de l'obsolescence doit donc s'inscrire, non au hasard, mais dans le cadre et au service d'une vraie stratégie de développement. Remplacer des matériels obsolètes, oui, bien sûr, mais pourquoi ne pas en profiter pour remettre aussi à jour la stratégie d'entreprise et son management ?