Après une vie passée à travailler dans le secteur de l'imprimerie, Ronald Coëns voulait transmettre sa passion pour son métier et pour la typographie. C'est ainsi qu'il a décidé d'aménager son garage pour le transformer en petit musée de l'imprimerie.
"J'ai voulu faire un musée de l'imprimerie pour faire découvrir aux gens l'aspect mystérieux et magique de cette activité", explique-t-il. "Je compare souvent l'imprimerie à la dentelle, parce que lorsque vous visitez une usine de dentelle, vous découvrez des machines énormes, ça sent la graisse, et vous voyez sortir de la dentelle de machines comme ça. La typographie c'est pareil, les gens n'imaginent pas toute la complexité derrière la confection d'un imprimé".
Créer un musée, c'était aussi une façon pour Ronald Coëns de sauvegarder une partie de son matériel. "Au cours de ma carrière, j'ai vu énormément de gâchis, de matériel jeté". Après 6 mois de préparation, l'ex-imprimeur a pu ouvrir la première fois les portes de son garage lors des Journées du patrimoine. S'il lui reste encore à peaufiner le projet, il se dit prêt à accueillir les scolaires.
Dans son musée, Ronald Coëns dispose pour l'instant d'environ 200 casses de caractères, d'une presse typographique deux poses de la marque Presto, fabriquée à Roubaix, d'une petite presse à platine qui date de 1900 et de nombreux accessoires (vignettes, clichés typo, etc.). Dans quelques mois, il accueillera également une presse typographique Heidelberg de plus d'une tonne. "Lorsque j'ai commencé le métier, c'étaient les mêmes machines, elles sont infatigables".
Ronald Coëns a commencé le métier tôt. À l'âge de 13 ans, il démarre sa formation dans une imprimerie située à Tournai, en Belgique. "À l'époque, il y avait de grosses imprimeries à Tournai. La formation durait 4 ans, et à la sortie, on avait tous un emploi", se souvient-il.
Après être passé par plusieurs entreprises, il intègre l'imprimerie Baillard, à Calais. Il y travaille durant cinq ans comme employé, mais en 1985, la société ferme ses portes. Ronald Coëns décidé alors de sauver son emploi en reprenant l'imprimerie.
"Nous avons connu des époques où l'activité était assez importante. Par exemple, avant l'ouverture des frontières, il y avait énormément de documents douaniers. Nous avons aussi bénéficié de la création du tunnel sous la Manche."
Il restera à la tête de l'entreprise jusqu'en 2012. Aujourd'hui, c'est sa fille qui a repris le flambeau. Elle dirige l'imprimerie d'Audruicq dans la ville du même nom (59).