La société de sécurité en publicité digitale White Ops révèle une gigantesque fraude publicitaire. Au total, ce sont près de 170 millions d'euros qui ont été détournés par des hackers russes.
L'attaque réalisée sur le marché américain a permis aux pirates de détourner entre 2 et 5 millions d'euros chaque jour, ce qui représente la plus grosse fraude publicitaire numérique jamais enregistrée.
Une ferme de robots
Pour réaliser une arnaque de cette ampleur, les hackers russes, surnommés par White Ops le "Ad Fraud Komanda" (commando de fraude publicitaire) ou encore "AFK13", simulaient des centaines de milliers de clics sur les annonces vidéos postées sur des sites fantômes (environ 300 millions de vidéos par jour).
Cette forme d'usurpation appelée Methbot permettait aux pirates de simuler l'activité de près de 570 000 humains connectés, soit une véritable ferme de robots imitant les actions humaines (clics, mouvements de souris, informations de connexion, etc.).
Le montant de cette fraude publicitaire est basé sur les données auxquelles White Ops a eu accès. Mais son ampleur pourrait être bien plus importante au sein du marché publicitaire, y compris en Europe.
La fraude publicitaire, au coude-à-coude avec le trafic de drogue
La fraude publicitaire pourrait atteindre 140 milliards de dollars en 2025 selon un rapport de la World Federation of Advertisers (WFA) publié en juin 2016. Est défini comme fraude à la publicité l'ensemble des techniques visant à fausser les statistiques de vues d'une publicité en ligne.
Le rapport n'hésite pas à faire le parallèle avec les marchés de la cocaïne et de l'héroïne, estimant que la fraude publicitaire allait devenir dans la prochaine décennie le deuxième marché le plus lucratif de l'économie souterraine. Les criminels seraient particulièrement attirés vers ce type de marché très lucratif, facile à mettre en place et peu risqué.