Géry Bailliard, pdg de Boutaux Packaging située à Val-au-Perche dans l'Orne, revient pour GraphiLine sur les grands événements de l'année 2016 qui ont marqué son entreprise spécialisée dans le cartonnage et l'impression et sur ce qui l'a particulièrement touché dans le secteur des arts graphiques. Il nous parle également de ses projets en 2017 et l'imprimeur normand a un programme chargé.
GraphiLine : Quel bilan sur le plan financier tirez-vous de l'année 2016 ?
Géry Bailliard : Nous avons un chiffre d'affaires stable par rapport à 2015 à 4,8 millions d'euros, mais notre investissement dans la presse Komori me donne de l'optimisme et nous prévoyons une hausse du chiffre d'affaires en 2017.
Quels ont été les succès et événements importants de votre entreprise 2016 ?
En 2016, nous avons fêté nos 90 ans et c'est une conjonction d'événements qui célèbre cet anniversaire. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère avec l'arrivée de la technologie H-UV (la Komori GL 5 couleurs, ndlr).
Nous avons réalisé la couverture d'Harry Potter. (...) Harry Potter est une superbe couverture. Il y a toutes les valeurs ajoutées dessus : pelliculage soft touch, vernis sélectif, marquage à chaud et gaufrage. On ne peut pas en mettre beaucoup plus ! (...)
Nous avons également reçu deux nominations aux Oscars de l'emballage qui montrent notre créativité. Et notre sérieux va être symbolisé par l'obtention très prochainement de la norme ISO 9001 qui a nécessité deux ans d'effort.
Quels sont vos projets 2017 ?
Nous allons continuer à exploiter le potentiel commercial de notre Komori H-UV, notamment sur le marché des vins et spiritueux avec l'utilisation de carton épais.
Notre autre grand projet 2017 est de réduire nos déchets. C'est un surcoût regrettable pour les entreprises et mauvais pour l'environnement. Nous avons été sélectionnés par la région Basse-Normandie dans leur programme de réduction des déchets.
Ensuite, nous allons peut-être demander à être labellisés Entreprise du patrimoine vivant (EPV). Nous existons depuis 1926, et même si nous avons modernisé certaines de techniques de l'époque, comme la sérigraphie ou la dorure à chaud, cela reste des techniques anciennes.
Nous avons un atelier de formiste, que nous avons conservé pour être capables de retoucher les formes de découpes nous-mêmes. Nous sommes même un organisme de formation agréé et nous délivrons des certificats à notre personnel. Par exemple, nos opérateurs Bobst savent tous changer ou cintrer un filet ou encore mettre de la monnaie sur une forme...
L'événement important de l'année 2016 du secteur qui vous a marquée ?
Ce n'était pas en 2016, mais le redressement judiciaire de l'imprimerie Floch. C'était un choc pour moi : cela me paraissait impossible. Je pensais que des entreprises comme celle-là étaient à l'abri parce qu'elles avaient bien investi... Mais la baisse des chiffres d'affaires est telle qu'elles n'ont pas eu le temps de s'en remettre et qu'elles ont été obligées de passer par le redressement. C'est un peu désolant. Je n'aurai jamais imaginé qu'elle puisse être touchée par les difficultés... La disparition d'entreprises comme la Sirc aussi est pour moi à chaque fois un choc.
Les pouvoirs publics doivent prendre conscience que les entreprises sont des poumons qui respirent au rythme de l'évolution des marchés et qu'il faut nous donner la possibilité de nous adapter beaucoup plus vite.