Sur le marché français, après une légère baisse en 2016 de -0,2% (à plus de 1 milliard d'euros), le secteur des étiquettes devrait repartir à la hausse, +1,5 % en 2017 et 2018, selon le rapport Le marché des étiquettes - Perspectives du marché à l'horizon 2018 du bureau d'études Xerfi.
De multiples raisons à cette croissance
Cette croissance s'explique par la hausse de la consommation mondiale d'étiquettes (4 % à 5 % d'ici 2020), la demande de transparence de la part des consommateurs et par le durcissement des normes sur l'origine et la traçabilité des produits.
Les experts de Xerfi estiment que les nouvelles technologies - les codes QR, les étiquettes RFID, etc - participent également à cette hausse.
"Elles augurent aussi de nouvelles applications dans le domaine marketing, avec le développement d'étiquettes toujours plus intelligentes et immersives qui permettront notamment de créer des interactions entre l'emballage et le consommateur et de collecter des données tout en améliorant l'image de marque", explique l'auteur du rapport Olivier Lemesle.
Les techniques de substitution aux étiquettes traditionnelles, comme des étiquettes dans le moule (IML) directement incorporées lors de la fabrication du conditionnement ou de technologies d'identification intégrées aux produits eux-mêmes (tissus intelligents), se développent également.
Par exemple, l'entreprise Primo1D située à Grenoble a mis au point une technologie de RFID qui s'incorpore aux fils textiles, permettant d'assurer la traçabilité du tissu et de faciliter la gestion des stocks.
Répondre aux trois grands préoccupations des donneurs d'ordre
"Les fabricants d'étiquettes peuvent d'autant moins rester à l'écart de cette course technologique que les besoins en étiquetage évoluent à toute vitesse. Les préoccupations des donneurs d'ordres se portent à la fois sur les coûts de revient de conditionnement, sur leur empreinte carbone et sur la gestion des flux logistiques", analyse Xerfi.
Les industriels doivent donc investir, et l'avantage va aux grands groupes d'emballages (Autajon, CCL Industries, CPC Packaging...). Sur le marché de la RFID, ceux qui s'en sortent sont ceux qui proposent des solutions complètes - étiquettes, équipements de lecture, logiciels (SES-imagotag, Paragon...).
Un repositionnement nécessaire des acteurs traditionnels des étiquettes
Les spécialistes de l'étiquette, eux, sont à la peine. Leur excédent brut d'exploitation (EBE) plafonne en effet autour de 6 % depuis 2012 (selon le panel Xerfi) à cause de la concurrence qui tire les prix vers le bas et la hausse de coûts.
Les acteurs traditionnels français des étiquettes investissent donc en recherche et développement et misent sur les services (pré-presse, livraison, conception, conseil sur la réglementation, web-to-print...), qui représentent près de 20 % de leur chiffre d'affaires, contre moins de 6 % en 2012.
Et pour dégager des moyens conséquents, les consolidations dans le secteur devraient s'amplifier à court et moyen terme, selon Xerfi.