La communauté religieuse de Prailles, qui fête ses 400 ans cette année, a abandonné l'impression offset pour revenir à la typographie. En 2011, l'Imprimerie Monastique a évolué dans le cadre plus large d'un atelier de création et de fabrication, à partir de matières telles que le papier, le carton, la terre, le bois… un "fait-main" qui s'appuie sur des techniques traditionnelles, davantage en adéquation avec la vie bénédictine.
La principale activité des bénédictines dans le domaine de l'imprimé consiste à réaliser des faire-part de mariage. "Une activité saisonnière concentrée entre janvier et juin", explique sœur Anne-Delphine.
L'imprimerie de la communauté ne fonctionnant pas à plein régime toute l'année, les bénédictines ont abandonné l'offset, qui nécessitait l'emploi d'un salarié, pour revenir à une pratique artisanale plus facile à appréhender. "C'était plus facile pour nous de se former à la typo que de passer au numérique ou de continuer l'offset", explique sœur Anne-Delphine.
"Nous voulions aussi retrouver un travail plus manuel, avec un rapport à la matière, qui correspond plus à notre communauté". Les sœurs revisitent les possibilités offertes par la technique traditionnelle du tirage sur platine Heidelberg à partir de travaux composés à la main en caractères en plomb, ou à partir de clichés en métal ou en bois.
En plus des faire-part de mariage, les bénédictines se sont lancées récemment dans la carterie, à thème religieux (cartes de prières, etc.).
L'imprimerie fonctionne comme une société classique, mis à part que les sœurs n'ont pas le statut de salariés, mais ont recours à la "valeur d'entretien". Deux à trois sœurs se relaient pour effecteur les travaux d'imprimerie.
Chaque monastère a sa spécialité de travail artisanal. En France, il y a environ cinq ou six monastères qui ont choisi d'exercer l'activité d'imprimeur.