Les travaux ont commencé sur le site de la papeterie Gemdoubs, située à Novillars dans le Doubs. Début 2019, l'usine qui emploie 70 salariés et produit 80 000 tonnes par an de papier recyclé pour carton ondulé sera dotée d'une centrale de cogénération biomasse qui lui évitera d'avoir recours aux énergies fossiles.
Cette centrale alimentera en vapeur la papeterie pour sa production de papier et produira de l'électricité qui sera revendue à EDF pendant 20 ans.
Une étape importante pour Gemdoubs
La Centrale Biomasse de Novillars (CBN), société créée pour porter l'actif, devrait générer des économies importantes pour la papeterie et permettre de péréniser l'activité de l'usine de papier qui a failli disparaitre il y a trois ans, avant d'être reprise par Fady Gemayel, l'actuel directeur.
"Le lancement de la construction de CBN est une étape importante pour Gemdoubs, industrie papetière. En effet, dans ce métier, la maîtrise des coûts d'énergie est essentielle. Ce projet d'avenir inscrit Gemdoubs dans l'industrie de demain des papiers d'emballage, souligne Fady Gemayel, président de Gemboubs. Gemdoubs s'implique en participant au capital de CBN. D'autre part, ce projet renforce le positionnement de la papeterie en tant qu'acteur important de l'économie circulaire locale et montre aussi sa volonté constante de réduire son empreinte environnementale."
Pas de recours aux énergies fossiles
À partir de bois local, le centrale produira 153 GWh/an d'électricité - l'équivalent de la consommation annuelle de 105 600 personnes - ainsi que les 215 000 tonnes de vapeur jusqu'alors générées par la combustion d'énergies fossiles. 77 436 tonnes d'émissions de CO2 seront ainsi évitées chaque année.
Fady Gemayel rappelle : "La papeterie recycle déjà 97 % de ses eaux et a été précurseur, il y a une quinzaine d'années, en mettant en place un traitement naturel des eaux usées par rhizosphère".
La réalisation des travaux de la centrale (confiés à des prestataires locaux et nationaux) devrait durer 27 mois et mobiliser jusqu'à 120 personnes. Une vingtaine d'emplois devraient être créés au sein de la centrale de cogénération.
Un investissement de 87 millions d'euros
Le coût de cette construction est de 87 millions d'euros. Le capital de CBN est réparti entre le producteur français indépendant d'énergie Akuo Energy – Néréa (50,01 %), la Caisse des Dépôts (21,1 %), CAM Energie (16 %), Gemdoubs (10 %) et le Crédit Agricole Franche-Comté Investissements (2,9 %). Et pour compléter ces 87 millions d'euros, des prêts sans recours ont été contractés.