Avec une croissance à deux chiffres de 2016 à 2021, le numérique est l'une des techniques les plus intéressantes pour l'impression textile, selon le bureau d'études Smithers Pira. L'impression numérique crée de nouvelles opportunités commerciales à valeur ajoutée pour les imprimeurs textiles et les fournisseurs de matériels, car les capacités de la dernière génération de presses textiles numériques correspondent à l'évolution des demandes des utilisateurs finaux, comme les créateurs de mode.
Les données du nouveau rapport Smithers Pira The Future of Digital Textile Printing to 2021 (L'avenir de l'impression textile numérique à 2021) montre qu'en 2016, seuls 2,9 % du volume global du marché des textiles imprimés (30 milliards m2) est produit sur ces équipements.
Mais la proportion de l'impression numérique a augmenté rapidement au cours de cette décennie, passant de 461 millions m2 en 2012 à 870 millions en 2016. Et en 2021, le numérique devrait imprimer 1,95 milliard m2 de tissu, soit quatre fois plus qu"en 2012.
En chiffre d'affaires, le textile imprimé en numérique est passé de 592 millions d'euros en 2012 à 1,17 milliard d'euros en 2016. Et les analyses de Smithers Pira prévoient que le chiffre d'affaires augmentera à un taux annuel de 15,7 % sur les cinq prochaines années, atteignant 2,42 milliards d'euros en 2021, alors que la croissance moyenne de tous les textiles imprimés, principalement des presses sérigraphiques, sera d'environ 3 %.
Des fusions et acquisitions à foison
L'une des signes de cette progression est l'intérêt que portent les grandes entreprises d'impression pour ce secteur. Elles ont, ces dernières années, fait de multiples acquisitions de petits constructeurs de technologies spécialisées. Ceux-ci sont généralement basés dans la région de Côme en Italie, qui a su développer ce savoir-faire pour répondre aux exigences de l'industrie de la mode de Milan.
Par exemple, en 2015, Dover Group a fait l'acquisition de JK Group qui comprend Sawgrass Industrial – l'un des innovateurs les plus importants dans le domaine de l'impression numérique textile – ainsi que les fabricants d'encres Kian Digital et J-Teck3. Et en 2014, Dover Group avait déjà mis la main sur le fabricant de presses italien MS Printing Solutions.
Également Epson a repris le constructeur d'imprimantes textiles Robustelli en juin 2016. (lire Epson rachète Robustelli)
Le constructeur américain EFI est également très actif dans le domaine des fusions-acquisitions. En 2015, il a acquis l'italien Reggiani Macchine, spécialisé dans l'impression numérique sur textile et en 2016, l'éditeur israélien de logiciels destinés au marché de l'industrie textile Optitex (plus d'informations : EFI se renforce dans l'industrie du textile).
La dernière opération concerne Mimaki. Le constructeur japonais grand format a acheté en octobre 2016 l'italien La Meccanica (lire Les imprimantes textiles QualiJet appartiennent désormais à Mimaki).
Baisses de prix des consommables et innovation stimulée
Le modèle commercial prédominant de l'impression textile numérique est que les fabricants d'équipements vendent leurs machines relativement à bas coûts, puis font des bénéfices sur la vente des encres, supports et autres consommables. Le développement de l'offre devrait conduire à une réduction des prix sur les consommables.
De plus, l'arrivée d'entreprises internationales et la demande croissante contribueront également au développement des presses textiles numériques roll-to-roll à haute productivité au cours des cinq prochaines années.