Les éditeurs européens, dont ceux représentés en France par le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN), manifestent leur inquiétude devant un projet de la Commission européenne sur les cookies. Ils ont publié le 28 mai une lettre ouverte demandant la révision du projet de règlement ePrivacy.
Ce que veut l'Europe ?
La commission européenne prépare une directive visant à règlementer de manière plus stricte l'utilisation des cookies. Ce projet de loi doit venir renforcer la protection des données personnelles des internautes.
Les cookies sont ces petits fichiers stockés sur les ordinateurs des internautes qui permettent d'identifier et de reconnaître les habitudes de navigation des internautes. Des données que peuvent utiliser les agences de marketing ou de publicité pour proposer des publicités ciblées en lien avec les habitudes de navigation de chacun.
La législation actuelle en matière de cookie donne l'obligation d'informer l'internaute que le site qu'il visite utilise des cookies. Le souhait de Bruxelles est d'obliger les sites à demander à l'utilisateur son autorisation pour stocker certaines données. Sans le consentement de l'internaute, les cookies tiers devront être bloqués par défaut.
Ce qui inquiète les éditeurs de presse
Les cookies permettent aux éditeurs de presse d'affiner des profils de lecteurs qu'ils commercialisent ensuite aux annonceurs. Le projet de la Commission européenne "propose une modification radicale de l'environnement digital, en concentrant le recueil du consentement des internautes pour l'utilisation de leurs données de navigation entre les mains des grandes plateformes internationales, et non plus sur chaque site consulté, comme c'est le cas actuellement", s'inquiètent les signataires de la lettre.
Les éditeurs rappellent que les grandes plateformes comme Facebook ou Amazon disposent déjà "de quantités gigantesques d'informations personnelles et intrusives, en demandant à chaque utilisateur de créer un compte personnel, qui leur ont permis de consolider leurs positions hégémoniques sur le marché de la publicité en ligne".
Un avantage comparatif sur le marché de la publicité digitale qui, d'après les éditeurs, sera encore renforcé si le projet de la Commission est adopté. Avec des recettes estimées à 2 milliards d'euros, les réseaux sociaux et moteurs de recherche captent aujourd'hui près de 70 % du marché de la publicité en ligne et 85 % de sa croissance.