Le clavier français, l'Azerty, comme nous le connaissons pourrait disparaître. L'Association française de normalisation (Afnor) a été sollicitée en 2015 par le ministère de la Culture afin de trouver une solution plus ergonomique à ce clavier et elle demande aujourd'hui les avis et commentaires des internautes.
Cette enquête publique ouverte jusqu'au 9 juillet vise à recueillir des améliorations pour les deux projets proposés de clavier, et non de voter pour l'un ou pour l'autre. "Le but est d'élargir la réflexion engagée et de bénéficier d'apports extérieurs de la part de personnes qui n'ont pu participer au projet jusqu'alors", indique-t-elle.
Pourquoi un nouveau clavier ?
Deux raisons motivent ce grand changement. La première est que, contrairement à beaucoup de voisins européens, la France ne dispose pas de norme des touches sur le clavier des matériels informatiques habituels. Du coup, selon le système d'exploitation et le fabricant, les touches des claviers ne sont pas disposées au même endroit.
La seconde raison est que le clavier Azerty n'est pas optimisé pour la langue française qui comprend notamment des majuscules accentuées et des ligatures (æ et œ). "Le point devient accessible sans passer par la touche Majuscule" et "la palette des signes typographiques est élargie, pour faciliter la création sans pour autant recourir à des logiciels professionnels" indique l'Afnor.
Quels claviers pour remplacer l'Azerty ?
L'Afnor propose deux modèles, car qu'ils répondent à des usages différents.
Le premier modèle proposé est une version améliorée de l'Azerty. Seul certains signes tels que des voyelles accentuées, l'arobase, les accolades changent de place. Les 26 lettres de l'alphabet et les chiffres ne bougent pas.
Le deuxième clavier est une version améliorée du modèle Bépo, clavier très utilisé par une communauté militante de l'ergonomie du clavier. "Les lettres les plus fréquentes sont placées sur la rangée de repos ce qui permet de limiter les efforts et donc la fatigue musculaire. La frappe devient plus confortable ce qui réduit les risques de troubles musculosquelettiques", indique l'association Ergodis qui promeut la disposition bépo et l'ergonomie du poste de travail informatique en général.
La concrétisation de ce projet ?
Ce projet qui aboutira fin 2017 ne donnera pas lieu à une loi ou une obligation, mais à une norme d'application volontaire.
"À sa publication fin 2017, la norme volontaire sera mise à la disposition de tous et notamment des fabricants, mais aussi des donneurs d'ordres que sont les entreprises et les administrations" précise l'Afnor.
"Ces dernières pourront, lors d'appels d'offres, signaler à leurs fournisseurs que respecter la norme est une condition. Les fabricants pourront aussi décider de conformer leurs claviers à la norme, s'ils jugent que les consommateurs le souhaitent."