Le rotativiste Roto Centre Orléanais qui emploie 46 personnes a été placé en redressement judiciaire le 6 septembre avec une période d'observation de six mois.
Roto Centre compte deux sites de production : l'imprimerie située à Saran dans le Loiret, spécialisée dans l'impression de journaux gratuits et de publicités, et l'imprimerie acquise en 2015 (ex IPS Picardie de Spir Communication) située à Fouilloy dans l'Oise, spécialisée dans l'impression d'hebdomadaires locaux, de journaux gratuits et d'imprimés publicitaires.
"Nous avons une baisse d'activité en 2017. J'ai sollicité des partenaires bancaires notamment pour des mobilisations d'actifs, mais les banques n'ont pas suivi...", explique Marc Ducatillion, le gérant de Roto Centre. Il s'est donc tourné vers le tribunal de commerce d'Orléans pour restructurer l'entreprise.
La perte de deux gros marchés en 2017
"En début d'année, nous avons perdu deux gros clients, pour des raisons qui ne sont pas à imputer à Roto Centre. Le journal 20 minutes Lilles a été repris par Rossel : il est maintenant imprimé chez Rossel. Et Oise Hebdo qui a fusionné ses éditions a augmenté sa pagination, sortant de notre capacité de production. De plus, le marché de l'imprimé publicitaire est plus modeste."
Le chiffre d'affaires est passé en 2016 de 7,6 millions d'euros à un chiffre estimé entre "6 et 6,5 millions pour 2017" avec, sur ces deux années, un résultat net négatif de 200 000 puis 250 000 euros. "Notre situation de trésorier a toujours été tendue depuis que j'ai repris Fouilloy", reconnaît aussi l'imprimeur.
Réduction d'effectifs, économie et action commerciale
Pour redresser la barre, le rotativiste va devoir réduire les effectifs. Le nombre de salariés concernés n'est pas encore fixé.
Il appliquera également un plan d'économie sur tous les postes et va partir à la reconquête du chiffre d'affaires.
Les atouts de Roto Centre à mettre en avant
Pour cela, il compte notamment promouvoir le coldset. Il rappelle : "Ses atouts sont des niveaux de prix inférieurs à ceux du sécheur, les qualités environnementales sont meilleures."
L'imprimeur souligne également : "Nous avons une localisation intéressante : nous sommes placés à 100 km au nord et 100 km au sud de Paris, ce qui nous permet d'avoir une optimisation de transports sur une bonne partie du territoire.
Et nous sommes réactifs : nous avons du planning disponible preques tous les jours de la semaine. Nous sommes donc en mesure de prendre des opérations d'imprimés publicitaires sur des marchés locaux. Nous faisons du national certes, mais nous pouvons aussi faire du local et de 'l'ultra local'."
Le rachat de ISP Picardie, un mauvaix choix ?
Et lorsqu'on lui demande si le rachat de Fouilloy - qui compte 30 employés (contre 16 à Sarans) - en 2015 n'a pas été un mauvais choix stratégique, Marc Ducatillion répond : "On me demande souvent si nous n'avons pas été un peu trop gourmands avec ce rachat... Mais cela nous a permis d'accéder aux marchés nationaux d'imprimés publicitaires de volume de plusieurs millions d'exemplaires sur des durées de quelques jours. Et avec deux sites, il y a une notion de sécurisation de la production qui est intéressante."
Le gérant optimiste pour l'avenir
"L'idée est donc de conserver les deux sites et de reprendre la progression que nous avons initiée il y a quatre ans après avoir fait un petit pas en arrière."
Le chef d'entreprise est confiant : "Avec ce plan de redressement, nous avons capacité à dégager une rentabilité, avec un chiffre d'affaires plus modeste. Nous sommes optimistes et espérons tirer le meilleur profit de cette situation qui n'est pas simple."