Trois ans que Jérémy Kootz attendait ce moment ! Au terme de quatre jours d'épreuves, confronté aux neuf meilleurs jeunes professionnels du monde, le Français de 21 ans a décroché la médaille d'or de l'imprimerie des Olympiades des métiers !
Ce jeune conducteur offset, qui travaille à l'imprimerie suisse Polygravia, est monté sur la plus haute marche du podium, jeudi soir à Abu Dhabi aux Émirats arabes unis lors de la grande finale internationale des Worldskills.
Il a pu partager pleinement cette victoire avec son meilleur camarade de l'aventure, Murilo Antunes, venu du Brésil, qui a reçu lui aussi la médaille d'or de l'imprimerie.
"C'est un grand soulagement ! Et c'est la concrétisation d'années de travail" nous confie Jérémy Kootz à sa descente d'avion.
20 épreuves face à neuf concurrents
Lors de ces "jeux olympiques des métiers", les jeunes professionnels se sont affrontés au cours de 20 épreuves, d'un quart d'heure pour la plus courte à deux heures pour l'épreuve la plus importante. Les jurés notaient l'excellence du travail et la vitesse rapportait des points supplémentaires.
L'épreuve principale du concours - 60 % de la note finale - était deux impressions quadri d'un packaging de 1000 bonnes feuilles sur une presse offset SX-52 4 couleurs d'Heidelberg. Les candidats devaient régler toute la presse, imprimer puis laver la machine.
Pour le premier job, les concurrents disposaient de 1h15 pour faire une impression recto. L'autre partie de l'épreuve consistait à faire une impression quadri recto verso en deux heures.
Une autre des épreuves était un concours de teinte. Les candidats avaient 150 grammes d'une couleur Pantone à faire sur table, en 30 min, et devaient obtenir le delta E le plus petit.
Une préparation intensive pour des résultats impressionnants
"Je n'ai pas rencontré de grande difficulté. C'était dur, mais j'étais entraîné et préparé à ça. Et cette préparation m'a vraiment aidé à être à l'aise durant les épreuves."
Pendant trois ans, il s'est entraîné le soir et le week-end et le médaillé d'or nous confiait avant son départ pour Abu Dhabi s'être préparé encore plus intensivement durant les six derniers mois, afin d'acquérir des automatismes sur chaque type d'épreuves.
Ainsi, sur l'épreuve de l'impression recto verso limitée à deux heures, le jeune professionnel n'a eu besoin que de 1h25. Et pour l'épreuve de teinte à l'oeil, il a réussi à obtenir le tout petit delta E de 0,78 !
Ce travail de passionné, d'acharné, lui donne le titre ultime des jeunes imprimeurs : "Maintenant, je peux dire que je suis le meilleur imprimeur du monde de moins de 23 ans !"
Et plus tard ?
Concernant sa carrière professionnelle, le médaillé d'or compte pour le moment rester en Suisse. Il y travaille depuis son titre de médaillé d'or aux Olympiades nationales, débauché de l'imprimerie ISL du groupe Morault par l'imprimerie helvétique dans laquelle travaille son grand frère.
Dans quelques années, le jeune imprimeur pourrait fonder sa propre imprimerie. "Ou travailler pour un grand constructeur de machine. Ça me plairait d'être formateur, démonstrateur ou technicien." Et avec son palmarès et sa personnalité de passionné, il devrait avoir le choix !
La France, 7e nation aux Worldskills
Pour les Français, tous métiers confondus, les Worldskills se sont terminés en apothéose. Avec 27 médailles, dont cinq d'or, l'Hexagone se place en 7e position du classement international sur les 62 pays représentés. Dans les arts graphiques, Sandy Champion, 20 ans, a remporté la médaille d'excellence en prépresse.