L'information révélée par le journal Le Monde a de quoi dégoûter… Toutes les machines de la papeterie Docelles ont sciemment été abîmées, sabotées. Trois ans après la fermeture de l'usine à papier de Docelles dans les Vosges, ces machines seront mises aux enchères mardi 24 octobre 2017 (lire La papeterie de Docelles dispersée lors d'une vente aux enchères).
Mais avant l'été, juste avant que le site ne soit vendu à une entreprise locale de recyclage, Jean Kubiak, président et directeur général de UPM France, a donné l'ordre de casser toutes les machines sur instruction du groupe finlandais.
Des trous, des trous...
Les dizaines de cylindres de métal utilisés pour transformer la pâte en papier ont tous été percés. Même un neuf, encore dans son emballage, un outil qui coûte 700 000 euros. Christian Tarantola, le maire de Docelles, a confirmé à L'Est Républicain les informations du Monde. La caisse de tête, la table et la vingtaine de robinets qui partageaient la pâte à papier ainsi que tous les rouleaux de la partie sécherie ont bel et bien été percés.
Le but de cette opération ? Que les machines ne puissent pas être utilisées par leurs nouveaux acquéreurs, concurrents potentiels. Ainsi mardi, beaucoup de lots devraient être vendus seulement au prix de la ferraille.
La "duperie" ainsi démontrée
Après la fermeture de l'usine et l'échec des négociations de reprise de l'activité par des salariés, les ex-employés avaient dénoncé, devant les tribunaux notamment, la "duperie évidente" du groupe.
Ils affirmaient haut et fort que UPM n'avait jamais eu l'intention de vendre l'usine à papier, mais plutôt de réduire les capacités de production du papier en Europe (pour plus de détails, lire Cruelle déception pour la Scop de la papeterie de Docelles et Amère fin pour les ex-salariés de l'usine UPM de Docelles). Cette fois, preuve en est faite.