L'heure est grave pour le journal Le Crestois et son imprimerie. C'est ce que révèle Pierre Brunet, le rédacteur en chef de cette entreprise centenaire, dans un récent éditorial adressé intitulé "Chronique d'une mort annoncée".
Créée en 1900 à Crest dans la Drôme, l'entreprise familiale est à la fois une imprimerie et un journal. Elle comptait 20 salariés en 2010 et n'en compte plus que 12 aujourd'hui. En cause les problèmes financiers liés à la baisse des ventes papier :
"nous ne sommes pas subventionnés par l'État, et pour le journal, les seules ressources sont les ventes et la publicité", explique Pierre Brunet. Le tirage de l'hebdomadaire s'élève aujourd'hui à 4 000 exemplaires.
Un journal qui ne peut exister que sur papier
"Le journal, comme l'imprimerie, peut un jour disparaître et il sera alors trop tard pour régler le problème. L'heure est grave car nous sommes confrontés, depuis plusieurs mois, à de fréquents cas de figure qui nous font craindre le pire si personne ne prend conscience du phénomène."
D'après Pierre Brunet, il n'est pas trop tard pour sauver l'hebdomadaire mais il faut agir, car "le Crestois ne pourra jamais exister autrement que sur papier dans sa forme actuelle".
Les schémas économiques imposés par internet ne peuvent pas permettre à cet hebdomadaire local de devenir rentable sans les revenus issus des ventes papier. Le nombre de personnes susceptible d'être intéressé à cet hebdomadaire local ne dépasse pas les 20 000.
"Notre territoire est bien trop petit pour les chiffres que demandent Google et ses "amis" pour imaginer être rétribué de cette façon. Ensuite, et c'est bien compréhensible, vu la conjoncture économique, les annonceurs ne sont pas chauds pour se lancer dans une campagne sur internet dont on n'a aucune idée des retombées."
Acheter le journal et pousser les portes de l'imprimerie
C'est donc un appel aux lecteurs que lance le rédacteur en chef du Crestois. Un appel à acheter le journal afin de continuer à le faire vivre. Un appel aussi à visiter l'imprimerie :
"Il en va de même pour l'imprimerie. Poussez les portes de notre boutique, vous verrez tout ce qu'il s'y fabrique !" Une journée porte ouverte était organisée à cet effet samedi 21 octobre.
Le chiffre d'affaires de l'entreprise, qui est d'un peu moins de 800 000 euros, est réparti à environ 50/50 entre l'activité journal et l'activité d'impression traditionnelle.