À Rennes, les rotatives de l'imprimerie Les Presses de Bretagne ont arrêté définitivement de tourner jeudi 30 novembre. L'entreprise a été placée en liquidation judiciaire le lendemain par le tribunal de commerce de Rennes.
Les Presses de Bretagne, qui employaient 44 salariés, avaient été placées en redressement judiciaire en janvier dernier. Malgré le plan de redressement et le licenciement d'une dizaine de salariés au printemps, la société n'a pas réussi à maintenir le cap.
À la veille de la liquidation, une offre de reprise a été déposée, qui n'a pas été retenue par le tribunal au motif qu'il ne contenait pas de plan d'investissement assez solide et ne conservait que 23 emplois sur 44.
"Manque de volumes et baisse des prix"
Imprimeur rotativiste, Les Presses de Bretagne étaient spécialisées dans l'impression des catalogues, magazines et dépliants publicitaires à fort tirage. En 2008, la société avait été reprise par l'investisseur parisien Dov Kayat. Ce dernier explique la chute de l'imprimerie par le "manque de volumes" et la "baisse des prix". Autre facteur aggravant, la perte de clients.
"Nous avons perdu quelques clients qui ont été chercher d'autres imprimeurs en Espagne, ainsi qu'une gros client pour une cause concurrentielle suite à un appel d'offres. À cela s'ajoutent la baisse des volumes et la bagarre des prix", explique Dov Kayat.
Un parc machine vieillissant et les banques qui ne "jouent pas le jeu"
L'entreprise comptait notamment dans son parc machine deux rotatives Harris M600 16 pages, une Komori 5 groupes, avec sortie plat, groupe perfo, également en 16 pages, une chaîne de façonnage, de piqûre, et une chaîne de routage.
Mais les moyens manquaient pour entretenir et renouveler le parc machine. "Les banques n'ont pas vraiment joué le jeu du fait que nous n'étions pas en bonne santé. Je n'ai pas pu emprunter pour investir."
En 2013, l'imprimerie employait encore 85 personnes organisées en 3x8. À l'époque, nous avions rencontré Dov Kayat sur le salon Graphitec qui s'inquiétait déjà pour l'avenir :
"On essaie de se positionner sur les délais, sur le service. Il faut se battre, tous les jours. Ce qui est lamentable, c'est de ne pas pouvoir répercuter les hausses de coûts auxquelles nous sommes confrontées, du fait de pratiques commerciales suicidaires menées par certains", expliquait-il alors.